Le combat des paysans contre l’agriculture industrielle et les multinationales

Le combat des paysans contre l’agriculture industrielle et les multinationales
Le procèses des
Le procès des "mille vaches" se déroulera le 28 octobre prochain. (©Confédération paysanne)

« L’occupation par les militants de la Confédération paysanne (CP) du siège de Cargill s’inscrit dans la continuité des manifestations de ces derniers mois. Qu’il s’agisse de la lutte contre les Ogm, contre la construction du barrage de Sivens ou encore celle de la ferme "des 1.000 vaches" dans la Somme. Cette exploitation agricole représente un modèle d’agriculture, destructeur d’emplois, que la CP rejette », explique Claude Cellier, secrétaire national CP en charge de l’international.

Ces derniers mois, chaque action du syndicat est bâtie sur le même schéma mais chacune avec une mise en scène (lieu, mode opératoire) qui la rend inédite. Il arrive même que les journalistes soient dans la confidence et livrés, par Sms, à un parcours du combattant  pour préserver l’effet de surprise jusqu’au bout !

Donc pas de trêve post-électorale depuis l’élection des représentants des Chambres d’agriculture pour la période 2013/2019. Avec l’arrivée de Laurent Pinatel à la barre de la CP, le porte-parole et les membres de son bureau inscrivent le syndicat dans l’action permanente et non pas dans la volonté de revendiquer pour revendiquer.

Un certain art de la mise en scène

« C’est un combat mené sur plusieurs fronts pour défendre un projet de société avec le maintien d’une agriculture riche en emplois et des paysans qui ne soient pas asservis à l’agriculture industrielle. La valeur ajoutée créée dans les exploitations grâce au travail des paysans doit y rester pour rémunérer leur travail et non pas pour alimenter les marchés agricoles spéculatifs », défend Claude Cellier.

Les actions des militants de la CP ne sont donc pas guidées par le "courtermisme" reproché aux autres syndicats. Elles s’inscrivent dans une approche globale des problèmes avec l’intention d’y associer la société. L’enjeu n’est pas de "faire de l'audience", même si, au final, ces manifestations sont souvent très médiatisées malgré le faible nombre de militants mobilisés. Car il faut reconnaître à la CP un certain art de la mise en scène.  

« Dans les fermes, la mobilisation des paysans requiert une certaine organisation dans leur travail. Ils peuvent s’absenter parfois plusieurs jours par semaine, explique Claude Cellier. Souvent en sociétés, ce sont leurs associés qui acceptent de faire une partie de leur travail lorsqu’ils sont mobilisés pour remplir leur mandat syndical et manifester ».

Certes les responsables nationaux de la CP ont la possibilité d’embaucher un remplaçant grâce à l’indemnité que le syndicat leur verse mais son travail ne compense que partiellement l’absence de l’exploitant.

Le procès du mobile de notre mobilisation

Au vu des résultats obtenus après chaque manifestation, les modes opératoires retenus pour chacune des manifestations sont les bons. « C’est le blocage des premières traites sur le site des 1.000 vaches après d’autres opérations de démontage les mois précédents qui ont conduit à revoir à la baisse les ambitions du projet de méthaniseur », défend la CP sur son site internet. Et de poser clairement le débat : « voulons-nous des fermes ou des usines ? Au-delà, l'usine des 1.000 vaches pose la question de l'avenir de l'élevage laitier en France. Même si aux Etats Unis et en Allemagne il existe ces unités industrielles, ce n’est pas une raison suffisante pour penser que leur généralisation est inéluctable. Même économiquement, un système n’a pas tous les avantages et un autre tous les inconvénients. A six mois de la fin des quotas, la crainte d'une crise qui entraînerait la disparition de nombreux paysans est de plus en plus forte, selon la CP ».

Mais ces mêmes modes opératoires sont aussi contestables et contestés. « Le procès le 28 octobre 2014 à Amiens est celui du mobile de notre mobilisation sur le site des 1.000 vaches pour défendre un projet de société qui sera, par la force des choses, une fois de plus porté au débat », défend Claude Cellier.

Pourtant, « le délit reproché est sans aucune commune mesure avec les incendies volontairement allumés à Morlaix les 20 et 21 septembre derniers », ajoute-t-il.

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