Un agriculteur sur deux partira à la retraite d’ici 10 ans. Le défi du renouvellement des générations agricoles soulevé par cette perspective démographique se pose également pour les coopératives. Ces dernières doivent à la fois consolider leur nombre d’adhérents pour conforter, si ce n’est développer, leur volume d’activité, mais aussi remplacer leurs représentants.
L’enjeu n’épargne aucune structure coopérative. Mais des initiatives se font jour pour motiver les nouveaux installés en agriculture à prendre des responsabilités.
À l’échelle nationale, La Coopération Agricole s’est pleinement emparée du sujet en lançant une grande consultation début 2023. Résultat : les attentes des jeunes sont très différentes de celles de leurs aînés, et font écho aussi à l’instabilité provoquée par la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine et, plus durablement, le changement climatique. Dans ce contexte, « chaque coopérative fait fonctionner une commission, met en place une démarche spécifique d’abord pour accompagner les jeunes dans leur installation agricole sur le plan technique et, très souvent, financier », explique Dominique Chargé, le président de LCA. Et en cette fin d'année, plusieurs assemblées générales de coops portent sur le renouvellement des générations, comme celle d'Agora dans l'Oise. Plusieurs jeunes coopérateurs sont venus témoigner de l'intérêt d'adhérer à une coopérative. « Sans la fidélité ni l'engagement des adhérents, ces organisations ne peuvent exister », résument-ils.
Non sans susciter quelques critiques, certaines coopératives interviennent aussi sur la transmission du foncier agricole, dont l’accès reste l’un des principaux freins à l’installation de nouveaux agriculteurs.
Parmi les coopératives, les Cuma sont, elles aussi, soumises au même défi. Mais la possibilité de mutualiser les équipements, et donc de minimiser les investissements et les charges, séduit plus facilement les nouveaux arrivants.
« Pour que nos conseils d’administration ne soient pas en décalage, la nouvelle génération d’agriculteurs, avec sa vision, ses attentes, doit y être bien représentée » résume Jean-Luc Duval, vice-président de LCA Ouest.