Les compensations se mettent en place

Dans le sud de la France, le semoir monograine est très utilisé pour les semis de colza : le taux d’utilisation atteint en effet 53,5% des surfaces, contre 11% en moyenne sur toute la France. « Cette technique sécurise la qualité de la levée et permet un binage de la culture si nécessaire. Il ne fait pas de doute que cette technique est une des raisons du développement de la culture dans le Sud », explique Gilles Beugniet (Cetiom).

Deux interrogations

Au cours des deux dernières campagnes, le Cetiom a mis en place un réseau d’essai. Objectif : étudier l’impact de la structure du peuplement sur le rendement du colza avec ces écartements larges. « Nous avions des interrogations exprimées par les agriculteurs : un écartement large (75-80 cm) pénalise-t-il la productivité du colza par rapport à un écartement classique de 50-55 cm ? Et ensuite, quel est l’optimum de densité de semis pour un tel écartement ? » Pour répondre à ces deux questions, 8 essais ont été mis en place (6 dans le sud, 2 dans l’Est) avec à chaque fois les deux écartements (50 cm et 80 cm) croisés avec 3 modalités de densité au mètre linéraire (ml) : 8 pl/ml, 14 pl/ml et 20 pl/ml.

Compensation du colza

Les résultats ont montré qu’en conditions favorables à la croissance automnale et hivernale (disponibilité en eau et azote), les semis à écartements larges permettent d’atteindre le potentiel de rendement permis par le contexte pédoclimatiques de l’année, à condition de semer de 12 à 15 plantes/ml, (15 à 20 plantes/m² pour un écartement de 80 cm). Avec ces densités, les plantes contrebalancent le faible peuplement par une production plus importante avec au niveau de la plante, plus de ramifications secondaires et tertiaires. Dans ces conditions, l’écartement large ne pénalise pas le nombre de siliques/m², le nombre de graines/m² ou le poids de mille grains. « Ces résultats confirment la capacité du colza à compenser dans le cas de faible densité. En outre, ils montrent qu’il est économiquement possible de réaliser des semis monograines de colza à écartement très large. »


Gilles Beugniet (Cetiom). (© C.Zambujo)

Attention aux situations limitantes

Toutefois, dans les situations limitantes (en eau, azote, semis tardifs…) la capacité de compensation du colza ne suffit pas. « Dans l’essai réalisé à Aix en Provence, nous observons une faible production de matière verte sortie hiver. Avec des écartements larges et une faible densité en situation limitante, le colza ne peut pas compenser suffisamment en développant son système racinaire. Pour avoir un rendement supérieur en utilisant l’écartement large, il faut au moins viser une densité de 15 à 20 pl/ml, soit environ 20 à 25 plantes/m² pour un écartement de 80 cm. »

Dans les deux cas, les quantités de matières vertes sortie hiver sont souvent inférieures (-25% en moyenne) par rapport à un écartement traditionnel « quelle que soit la densité de semis et le contexte climatique ». Il faudra donc ajuster les quantités d’azote au printemps « avec la pesée de matière verte et la réglette azote ».

L’écartement n’a pas ou très peu d’impact sur l’élongation de l’épicotyle à l’automne. Par ailleurs, les structures de peuplement n’ont pas d’impact significatif sur la date de floraison ou la hauteur des plantes à F1.

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