Pour l'institut technique, la collecte de tournesol approcherait les 1,5 Mt en 2025, soit un maintien de la production française au niveau de 2024, malgré l'érosion des surfaces cultivées (- 9 %). Évalué à 21,5 q/ha, « le rendement national moyen rebondit par rapport à la difficile campagne de 2024, mais resterait en deçà de la moyenne quinquennale (22,6 q/ha) », précise Terres Inovia.
Agreste, le service statistique du ministère de l'agriculture, est un peu moins optimiste dans ses calculs, et vient de réviser à 20,9 q/ha son estimation de rendement moyen. La production hexagonale resterait alors en dessous des 1,5 Mt (1,435 Mt) : elle diminuerait de 3 % sur un an et se situerait 19 % en dessous de la moyenne des cinq années précédentes.
Déficit hydrique et thermique
« Le tournesol a été globalement impacté par deux longs épisodes de déficit hydrique et de canicule, le premier étant survenu dès la mi-juin et ayant fortement affecté les semis tardifs, explique l'institut technique. Dans certains secteurs, la sécheresse s’est même imposée dès le printemps, pénalisant très tôt et de façon irréversible le potentiel de la culture, rappelant le scenario de 2022. [...] Sans oublier les aléas climatiques, orages ou vents tempétueux, relativement fréquents cette année et qui ont pu être à l’origine de re-semis ou de dégâts sur la culture. »
« Des résultats techniques satisfaisants ont néanmoins été obtenus dans les rares secteurs ayant bénéficié d’une année climatique plus clémente, tels que la Normandie, les Hauts-de-France ou la Champagne. Il convient également de souligner que les implantations réussies se démarquent notablement cette année, cette réussite découlant souvent d’une date de semis précoce, jusqu’à mi-avril, et d’un semis effectué sur un sol bien structuré. Des rendements atteignant régulièrement les 30 q/ha sont également signalés en sols très profonds, ou encore sur des parcelles menées avec irrigation. Ces situations représentent des surfaces relativement réduites à l’échelle nationale. »
Un itinéraire technique chahuté
Sur le front sanitaire, l'institut technique note « une montée en puissance du verticillium (Verticillium dahliae) et sa progression vers la moitié nord de la France. Quant au mildiou (Plasmopara halstedii), il a été observé avec une fréquence élevée dans les secteurs historiques de production ayant reçu une forte pluviométrie au moment des semis, et pour la première fois en Lorraine. Autre fait marquant, une forte pression exercée par le phomopsis (Phomopsis helianthi) sur des génétiques sensibles en Lorraine et Haute-Marne. En outre, pour la 3e année consécutive, les limaces ont généré des dégâts importants, parfois à l’origine de re-semis, sur l’ensemble du territoire national, et l’activité de « nouveaux » ravageurs de début de cycle a été confirmée localement, tels que les pucerons dans le nord-est de la France. »
Terres Inovia souligne aussi « les nombreux échecs de désherbage cette année, liés aux conditions d’intervention délicates du printemps, qui ont laissé les adventices exercer une forte concurrence sur la culture, exacerbant les effets de stress hydrique. Quant aux oiseaux, palombidés et corvidés, leurs dégâts sont estimés en repli sur l’ensemble du territoire par rapport aux exercices précédents, ils restent toutefois ponctuellement à un niveau assez élevé. »
« Le retour de pluies régulières et abondantes entre fin août et mi-septembre ont fait planer le spectre des conditions de récolte de la campagne dernière. Finalement, les chantiers ont pris du retard, mais ont pu se dérouler dans des conditions quasi normales à partir de la dernière décade de septembre. »
Les résultats par département
Cliquez sur le (ou les) département(s) souhaité(s) pour retrouver les estimations de rendements de tournesol, délivrées par Agreste, pour cette récolte 2025 ainsi que l’évolution par rapport à 2024 et à la moyenne 2020-24 :
Retrouvez aussi les estimations de surfaces pour la récolte 2025 par département et leur évolution sur 5 ans :
Article mis à jour, publié initialement le 1er septembre 2025.