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Les plantes ayant un stade moins développé pour supporter les premières gelées, les producteurs ont craint des dégâts. « En effet, le stade de développement conditionne le niveau de résistance au froid », rappelle Jean-Charles Deswarte. « Cependant, le caractère progressif de la baisse des températures a favorisé l’endurcissement des plantes et la couverture neigeuse a agit comme barrière protectrice face au gel. »
Resemis éventuels pour les cultures les plus fragiles
Jean-Charles Deswarte concède que certaines cultures plus fragiles pourraient avoir subi des dégâts tout en précisant que ceux-ci devraient rester limités. « Des blés semés après le 1er-10 novembre, derrière des betteraves ou des pommes de terre arrachées tardivement ou du maïs, plus fragiles vis-à-vis du gel feront peut-être ponctuellement l’objet de resemis. » Les blés durs affichent une plus grande sensibilité que le blé tendre au froid mais, selon les régions, n’ont pas connu de gelées trop fortes ou ont été protégés par la neige. « Aucun souci n’a été répertorié pour l’instant. » Les orges d’hiver également plus sensibles mais, de fait, semées plus tôt, à une date plus sécurisante vis-à-vis du risque de gel, n’ont a priori pas été touchées par le froid non plus. « Pour les pois de la Beauce et du Berry, je fais le même diagnostic. »
Observer le redémarrage des cultures
Au-delà du froid, l’excès d’eau pourrait poser problème. Les passages pluvieux, la fonte des neiges, les crues des rivières engendrent ponctuellement des phénomènes d’hydromorphie. Les conditions météo à venir devraient favoriser le drainage des parcelles et l’évacuation de l’eau en excès. « Nous n’avons pas de craintes pour le moment même si nous restons en veille sur le sujet. »
Au 1er janvier, les céréales affichaient un déficit d’une feuille, ou d’une talle par rapport à une année normale. « Le risque d’un retard de tallage existe mais il est trop tôt pour dire s’il sera pénalisant pour la culture. » Enfin, selon Jean-Charles Deswarte, « le radoucissement déjà en cours et la fonte des dernières neiges va permettre de voir à la couleur des cultures si elles repartent ou non et d’en déduire des dégâts éventuels. »
Point Cetiom nord-est : les colzas protégés par la neige démarrent bien la campagne Le Cetiom remarque par ailleurs que « la première phase de la campagne colza (semis-entrée hiver) s’est déroulée dans de bonnes conditions, avec une croissance très correcte des cultures, et un parasitisme en retrait par rapport à la campagne précédente. » Même si rien n’est joué pour la suite de la campagne, « c’est le gage de la mise en place d’un potentiel qui pourra s’exprimer pour peu que les conditions météorologiques du printemps soient favorables ». |