La filière appelle au renforcement du financement

La filière appelle au renforcement du financement


Le processus de sélection d’une seule variété de blé tendre demande
entre 8 et 10 ans et deux millions d’euros en moyenne. (© Terre-net Média)

Le 17 janvier, se tenaient à Paris les deuxièmes rencontres scientifiques du Fsov. Le Fsov, fonds de soutien à l’obtention végétale pour le blé tendre, démarré en 2001, a permis à ce jour, de retenir et financer 41 programmes associant recherche publique, instituts professionnels et sélectionneurs privés.

Ces programmes ont pour objectif de conduire à l’amélioration des qualités technologiques des blés, l’amélioration de la qualité sanitaire (mycotoxines), l’obtention de variétés plus résistantes (maladies et ravageurs), de variétés valorisant les intrants et ressources naturelles et mieux adaptées aux contraintes de leur milieu (tolérance sécheresse, fortes températures,…).

Renforcer le financement de la recherche

Le Fonds de soutien à l’obtention végétale blé tendre, créé en 2001, a pour objectif le financement des programmes de recherche collectifs orientés pour une agriculture durable et performante. Pour permettre aux agriculteurs français de rester compétitif, la profession soulève à nouveau le problème du financement de la recherche en blé tendre, celle-ci faisant appel à des technologies plus pointues et performantes et donc plus coûteuse et nécessitant de plus en plus de moyens. François Desprez, président de l’Union française des semenciers (Ufs) : « Les semences certifiées sont la clef du financement de la recherche. En blé tendre, seulement un hectare sur deux utilise des semences certifiées. L’agriculteur utilisant des semences certifiées finance à hauteur de 10 €/ha la recherche sous forme de royalties, contre 3,5 €/ha pour celui qui utilise sa propre semence. »

Pour Thierry Ronsin, directeur adjoint de la recherche du groupe Limagrain, « les chercheurs ont à leur disposition une panoplie d’outils qui leur permettront de relever les défis de demain ». Il constate cependant que le blé bénéficie au plan mondial de « cinq fois moins de budget recherche et développement que le maïs par exemple ».


Rémi Haquin : « les céréales sont une chance
pour la France ». (© Terre-net Média)

Rémi Haquin, agriculteur et président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer, rappelle que, pour cette campagne, les exportations françaises de céréales représentent la valeur de 2 Airbus par semaine. « Les céréales sont une chance pour la France et l’enjeu économique qu’elles représentent nécessite une production qui soit compétitive. » Il insiste enfin sur l’importance de la sélection pour la mise au point de variétés qui, d’abord, répondent aux besoins des clients, affichent un bon niveau de productivité, tout en aidant à la maîtrise des coûts.

Augmenter le financement pour intégrer les nouveaux outils de sélection

Enfin, François Desprez alerte sur des budgets de financement de la recherche insuffisants pour intégrer les nouveaux outils de sélection. Il évoque à ce titre une augmentation quasi inévitable de 5 % par an de ces budgets pour « éviter une ultime concentration du secteur qui irait à l’encontre de la diversité des programmes et de l’offre variétale ». Il appelle à « l’augmentation de la contribution prélevée sur la collecte (Cvo) de 0,50 € la tonne à 0,70 € pour tendre à l’équité entre semences certifiées et semences de ferme, vu que le fond génétique est le même ». Il pose enfin la question de l’extension du système à d’autres espèces. En conclusion, Robert Pellerin, président du Fsov a déclaré : « le Fsov est un outil qui a montré sa pertinence. Il faut le renfoncer, mais il ne sera pas suffisant à lui seul. L’enjeu du financement de la création variétale doit être résolue tant au niveau européen que français. »

L’innovation en réponse aux attentes des acteurs de la filière

Neuf programmes de recherche, initiés en 2006 dans le cadre du Fsov, arrivent à échéance. Ils concernent le développement de variétés de blé tendre affichant une meilleure résistance à la fusariose, la sélection de variétés rustiques concurrentes des adventices, particulièrement adaptées à l’agriculture biologique, l’identification de critères portant sur la valeur meunière d’une variété pour son inscription au catalogue, l’évaluation de variétés tolérantes à la sécheresse, l’évaluation de variétés adaptées à une disponibilité limitée en azote pour assurer à la fois rendement et teneur en protéines, la sélection de variétés adaptées à l’alimentation des volailles de chair (qualité du grain et niveau de digestibilité), l’identification des caractéristiques génétiques influençant la composition du grain de blé destiné à la production d’éthanol, l’introduction de variabilité génétique à partir d’Aegilops tauschii, l’une des espèces à l’origine du blé tendre, pour la détection de nouveaux gènes de résistance à des parasites et, enfin, l’introduction de gène de résistance à la jaunisse nanisante de l’orge pour l’obtention de variétés présentant de nouvelles résistances à la jaunisse ou cumulant résistance au piétin et à la jaunisse.

A lire, à voir :

La réaction de la Confédération paysanne : Semences fermières - En voulant augmenter la Cvo, l’Ufs manque sa cible selon la CP

Les interviews de Rémi Haquin et de Thierry Ronsin à l'occasion de la rencontre du Fsov.

Thierry Ronsin, directeur de recherche adjoint de Limagrain - « La création variétale dispose des outils adaptés aux défis à relever »

Rémi Haquin, agriculteur et président de Valfrance - « Associer productivité et capacité d'adaptation au milieu »

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