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L’évolution des rendements est aussi contrastée en fonction des régions, des dates de semis et des réserves des sols. Même si « globalement, les agriculteurs ont fait face à un scénario moins favorable, avec une baisse de rendement de l’ordre de 1,5 quintal par hectare. Les rendements ont chuté de 15 à 18 q/ha sur les zones à faibles réserves utiles en eau. Ils n'ont pas dépassé les 30 q/ha dans les meilleures situations. » Ainsi, le rendement moyen dans le Sud-Est atteint 21,3 q/ha et 25 q/ha dans le Vaucluse.
Le soja séduit
La tendance de fond de ces dernières années est le retour sur le devant de la scène du soja, avec des innovations à l’étude, telles que le soja en dérobé et les semis précoces voire très précoces. Depuis 2008, les surfaces sont en nette progression, d’autant qu’en 2010, les rendements ont été globalement satisfaisants (25 q/ha dans le Sud-Est). « Par ailleurs, un nouvel herbicide efficace et polyvalent de post-levée a reçu une autorisation : il s’agit du Pulsar 40 qui a concerné environ 30 % des surfaces soja de France en 2010, dès sa première année de commercialisation », relevait Gilles Beugniet du Cetiom. Cet herbicide est utilisable sur l’ensemble des variétés cultivées en post-levée. « Malgré quelques situations où il a présenté des défauts de sélectivité, il a permis d’atteindre le plus souvent de bonnes efficacités, notamment sur des flores difficiles telles que le Liseron des haies, Xanthium strumarium, Datura et Ambroisie. »
Quant à la technique du soja en dérobé, il s'agit d'une opportunité que peu de régions françaises peuvent saisir. Mais c’est le cas du Sud-Est. Pour rappel, cela consiste à implanter le soja entre fin juin et début juillet, juste après une culture d'hiver récoltée tôt (orge, colza, pois ou ail), à condition de prévoir l’irrigation nécessaire pendant cette période estivale. Enfin, la filière peut également s’enorgueillir de perspectives intéressantes - qui restent toutefois à confirmer - avec les semis précoces à très précoces.
Quel devenir pour les oléo-protéagineux avec la future Pac ?
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Rappelons que la nouvelle Pac doit être lancée le 1er janvier 2014. Les professionnels, les gouvernements et les structures syndicales se sont mises en ordre de marche progressivement en 2010, le 18 novembre marquant le point de départ de nombreuses rencontres et discussions à l’origine de propositions. Ces dernières vont faire des allers-retours entre les états membres et Bruxelles (Parlement, Conseil européen, Comité économique et social et au Comité des régions de l’UE) pour aboutir à des propositions législatives présentées à l’été 2011. Enfin, les organisateurs ont donné les premiers échos de la campagne 2010-2011 « qui a plutôt bien commencé ».
Dans le Sud-Est : difficile campagne« Pour le colza, en 2009/2010, il n’y a pas eu d’incidents majeurs à déplorer avant maturité. Mais à maturité, des vents forts, entre 80 et 100 km/h, ont égrené de nombreuses parcelles en basse Vallée du Rhône et ont engendré des pertes comprises entre 3 et 10 q/ha », résumait Gilles Beugniet (Cetiom Béziers) le 17 décembre dernier. Côté nuisances, les ravageurs ont été plus ou moins présents tout au long du cycle végétatif « et n’ont pas toujours été bien contrôlés, ce qui a eu une incidence sur le rendement départemental ». Ce dernier atteint 18 q/ha, contre 32,6 q/ha en moyenne au niveau national et 20 q/ha en moyenne dans le Sud-Est (Languedoc et Paca), en baisse de 4 q/ha par rapport à 2009. Outre cette baisse de rendement, il faut également relever une baisse globale des surfaces emblavées dans le Sud-Est (- 38 %) en raison de surfaces de blé importantes et de difficultés d’implantation du colza en septembre, mois traditionnellement réservé aux vendanges. « Les agriculteurs ont peu ou pas semé de colza en 2009 », résumait Gilles Beugniet. |