Les prévisions de production mondiale de colza pour 2025/26 sont en légère hausse de 3 % par rapport à la campagne précédente, à 88 Mt. Toutefois, compte tenu de la faible évolution des superficies, ces prévisions d’augmentation dépendront d’un éventuel rebond des rendements, principalement dans l’Union européenne. La production des principaux exportateurs est attendue en hausse relativement faible (+ 1 % par rapport à 2024/25), autour de 28 Mt.
Les prévisions concernant la production de l’UE sont maintenues à 19,3 Mt (+ 14 %), en lien avec une modeste augmentation des superficies et un redressement des rendements. Peu de risques significatifs sont apparus du côté de la production, et les rapports de campagne indiquent que les cultures ont émergé de l’hiver en bon état dans la plupart des régions. Dans les régions occidentales, la sécheresse devrait céder la place à un front plus humide, tandis que les inquiétudes persistent quant aux conditions de sécheresse chez les producteurs du sud-est de l’Europe.
Au Canada, l’autre producteur majeur de colza, la fonte des neiges a laissé des zones de la Saskatchewan et de l’Alberta sans manteau neigeux, créant un risque pour les cultures en développement en cas de pluies limitées. Outre les considérations climatiques, le contexte lié aux politiques commerciales pourrait avoir influencé les décisions finales en matière de semis. Les superficies à moissonner sont estimées à 8,7 millions d’hectares (- 1 %) et, en supposant des rendements moyens, la production pourrait se hisser à 18 Mt, contre 17,8 Mt sur 2024/25.
Sur la base d’une enquête menée début mars, les surfaces ensemencées par les agriculteurs américains devraient atteindre 1 million d’hectares (- 7 %). Cette baisse s’explique principalement par des réductions dans le Dakota du Nord et le Montana. En supposant une productivité tendancielle, la moisson est estimée à 2,1 Mt (- 6 %).
La production australienne est de son côté anticipée à 6 Mt (+ 1 %), les superficies moissonnées restant stables et les rendements étant supposés conformes à la tendance. Les changements sont minimes dans le profil de risque des cultures. Les craintes sous-jacentes concernant la sécheresse en Australie-Méridionale et dans la région de Victoria contrastent avec de meilleures conditions en Australie-Occidentale.
Les échanges à leur plus bas niveau depuis quatre ans
Les échanges sur la campagne commerciale 2025/26 (octobre à septembre) sont estimés à 16,1 Mt, contre 17 Mt sur 2024/25. Ce serait leur plus bas niveau depuis quatre ans, en raison des perspectives d’un repli modéré des expéditions vers l’UE, où la production locale en nette amélioration devrait plafonner les besoins d’importation à 6,2 Mt, contre 7,1 Mt sur 2024/25.
Dans un contexte de disponibilités potentiellement plus tendues, en lien avec des stocks de report fortement réduits en Chine et face aux besoins des transformateurs locaux, les expéditions canadiennes au titre de la campagne commerciale devraient reculer de 0,9 Mt par rapport à 2024/25, à 6,5 Mt.
Les exportations australiennes sont pour leur part placées à 4,7 Mt (- 0,1 Mt), leur plus bas niveau en cinq ans, tandis que la fermeté de l’intérêt acheteur devrait soutenir les volumes ukrainiens à 3,2 Mt (- 0,2 Mt).
