Alors que la moisson est d’ordinaire terminée à cette période de l’année, les agriculteurs ukrainiens avaient récolté 70 % des surfaces implantées en maïs au 16 décembre, a annoncé le cabinet UkrAgroConsult, soit 18,4 Mt pour un rendement moyen de 6,27 t/ha.
L’institut estime que 25 à 30 % des superficies seront laissées sur pied pendant l’hiver. Les pertes ainsi occasionnées l’ont poussé à abaisser ses prévisions de production de maïs ukrainien pour la campagne de commercialisation 2022/23 : 26,5 Mt, contre 27 Mt estimés en novembre (42,11 Mt sur la dernière campagne). Dans son rapport du 9 décembre, le département américain de l’agriculture (USDA) se rapproche du chiffre d’UkrAgroConsult, abaissant ses prévisions de 31,5 Mt à 27 Mt.
Les deux organisations sont moins d’accord sur les exports : l’Ukraine exporterait 17,5 Mt de maïs cette campagne (26,98 Mt en 2021/22) selon l’USDA et 26,5 Mt selon UkrAgroConsult. Cette dernière explique ainsi ce décalage : les experts de l’USDA considèrent que le corridor d’export de céréales en Mer noir ne fonctionnera que jusqu’au 19 mars, depuis seulement trois ports ukrainiens, et que le surplus de production sera consommé par le marché intérieur.
À l’inverse, UkrAgroConsult se veut plus optimiste : elle table sur « une extension répétée de l’accord sur les céréales et l’ajout des ports de Mykolaïv » à ceux de la région d’Odessa. Si bien que selon elle, le pays va exporter l’équivalent de toute sa production de maïs 2022 en raison de « stocks de report inhabituellement élevés et d’une consommation intérieure en forte diminution ».
Elle s’attend à ce qu’une grande partie de ces exports soit dirigée vers l’Union européenne – depuis le début de la campagne, l’UE a déjà triplé ses imports de maïs ukrainien par rapport à 2021/22 – et souligne aussi les achats croissants de la Chine, « signe d’une confiance importante dans le mécanisme du corridor céréalier ».