En fonction du lessivage hivernal, les intercultures permettent de réduire de 50 % les fuites d’azote dans l’eau et les émissions associées. Obligatoires en zone vulnérable, les couverts font partie du panel de solutions que les producteurs peuvent – ou doivent – mettre en place pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique .
Selon les estimations de l’Inra, la généralisation des couverts en interculture sur 4,3 Mha d’ici 2030 permettrait ainsi au secteur agricole de réduire de 1,1 Mt éqCO2 ses émissions de gaz à effet de serre . En additionnant le stockage du carbone dans le sol et les économies de fioul et de fertilisation sur la culture suivante, les cultures intermédiaires offriraient une réduction moyenne des Ges de 1 t éqCO2/ha.
Mais si la pratique semble positive pour le climat , elle l’est beaucoup moins, à court terme, pour le porte-monnaie des producteurs. Entre les semences, la préparation du sol, le semis et la destruction, un couvert coûte en moyenne 140 €/ha.
Ce coût varie de 75 à 280 €/ha en fonction de la variété et l’itinéraire technique choisi. Le coût de la semence peut grimper jusqu’à 80 €/ha pour certains mélanges mais avoisine plutôt les 15 €/ha pour de l’avoine, du tournesol ou de la moutarde. Le coût de la préparation et du semis peut également faire le grand écart, entre 30 et 130 €/ha en fonction de l’itinéraire. Pour détruire le couvert, la solution chimique, avec environ 10 €/ha, reste moins coûteuse qu’un déchaumage (20 €/ha) ou qu’un labour (70 €/ha). Et il ne faut pas oublier la gestion des repousses, qui peut grimper à 90 €/ha !
Reste que, aux coûts à court terme qu’engendre l’implantation de couverts s’oppose le délai de « retour sur investissement ». Dès les premières années, le producteur fera, certes, une économie d’azote sur la culture suivante. Celle-ci reste très variable, entre 5 et 50 €/ha. L’impact à long terme est beaucoup plus difficile à mesurer. L’Inra estime néanmoins de 25 à 50 % la hausse de matière organique dans le sol sur 30 ans.