[Vidéo] Jean-Marie Séronie : « « Le numérique va accélérer l’évolution de la taille des fermes »
Après son premier ouvrage « L’agriculture française, une diva à réveiller », l’agroéconomiste indépendant Jean-Marie Séronie s’est penché sur la révolution numérique en agriculture. Au regard du développement des sites de ventes en ligne, d’une multiplication des données, du nombre croissant de robots, mais aussi d’une certaine « ubérisation » de l’activité agricole, cette révolution numérique provoquera-t-elle « un big bang agricole ? » Pour le spécialiste, il est important de définir les usages des nouvelles techniques qui arrivent autour du numérique.
La transition numérique va changer la production agricole, « en permettant de concilier la productivité avec la préservation de l’environnement, grâce aux évolutions apportées par l’agriculture de précision ». Cette numérisation va aussi permettre « de connecter davantage la production avec la consommation via une meilleure communication » et « amènera des changements dans l’organisation interne des entreprises et des exploitations agricoles ».
De là à voir une production agricole entièrement gérée par des robots, il y a un pas qui, selon lui, ne sera pas franchi. « Il y en aura de plus en plus dans les fermes. Les décisions routinières pourront être automatisées. Néanmoins, l’agriculteur devra toujours prendre les décisions opérationnelles et stratégiques. »
Surtout, cette « révolution » impactera la taille des exploitations. « La robotisation permet de dégager du temps. Si ce temps libéré est utilisé pour la production et permet de dégager de la valeur ajoutée supplémentaire, alors cette automatisation ne pose pas de problème. En revanche, si le développement des automatismes vient seulement permettre de réduire l’astreinte et le temps de travail, alors la rentabilité et la marge de l’exploitation diminue. Dans ce deuxième cas, l’agrandissement est nécessaire. »