Concernant l'accord conclu avec le Mercosur en 2019, qui a fait l'objet de nombreuses questions de députés, il a rappelé que les « gains tarifaires étaient estimés à 4 milliards d'euros par an », soit « quatre fois » les bénéfices résultant de l'accord commercial avec le Japon et « huit fois » ceux résultant de l'accord avec le Canada.
Quant à la France, qui refuse de signer l'accord tant que les pays concernés (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay) ne prennent pas d'engagements mesurables sur la déforestation, elle en est « le deuxième bénéficiaire après l'Allemagne », a fait valoir le vice-président de la Commission européenne, ajoutant que « 100 000 emplois en France dépendent des exports vers le Mercosur ». Alignant les chiffres, Valdis Dombrovskis a également fait valoir que l'industrie agro-alimentaire tricolore, premier exportateur de produits laitiers vers les pays du Mercosur, aurait tout à y gagner.
Face au ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, qui a réitéré le refus du gouvernement de ratifier l'accord en l'état, le commissaire a assuré partager les « inquiétudes » françaises et travailler « à des engagements que le Mercosur pourrait prendre » en matière de respect de l'environnement, comme « le respect de l'accord de Paris ». Au sujet de la déforestation, « la forme précise de ces engagements est toujours à déterminer », a-t-il dit, sans s'avancer sur un calendrier de ratification.
Le commissaire s'est livré au même exercice au sujet du traité de libre-échange conclu en 2019 entre l'UE et le Canada, le Ceta, ainsi que sur l'accord de principe sur les investissements conclu en décembre avec la Chine, veillant à chaque fois, chiffres à l'appui, à montrer le gain qui en a résulté - ou en résultera - pour la France, ne ménageant pas ses efforts pour convaincre des députés souvent sceptiques.
Concernant l'accord commercial entre l'UE et le Maroc, qui permet à Rabat d'exporter des produits agricoles du Sahara occidental à un tarif préférentiel, « nous avons ajusté nos accords avec le Maroc pour refléter les décisions de la Cour de justice européenne », a assuré M. Dombrovskis, en réponse à une question du député communiste Jean-Paul Lecoq. La Cour avait jugé en 2016 que cet accord ne pouvait s'appliquer à ce territoire disputé, mais les indépendantistes du Front Polisario ont saisi la justice européenne début mars au motif que l'UE ne respectait pas cette décision.