L’autorisation de déroger aux règles de verdissement, annoncée cette semaine par la Commission européenne dans le cadre de la guerre en Ukraine, constitue « un choix tordu », estime la Confédération paysanne. « En France, les jachères sont souvent des surfaces pas ou difficilement productives. Parallèlement, les niveaux de rendement stagnent voire diminuent pour des raisons agronomiques et climatiques, principalement dans les systèmes à forte intensification », indique le syndicat qui dénonce, dans cette décision, l’influence de « l’agriculture productiviste ».
« S’il s’agit de « produire plus », la solution urgente est d’arrêter d’utiliser les productions alimentaires pour la production énergétique (agro-carburant, méthanisation), proposition d’ailleurs formulée par la Commission », ajoute ainsi la Confédération paysanne, précisant que cela libérerait 5 % des surfaces pour la production, au lieu de 2 % pour les jachères.
Guerre en #Ukraine : la Commission refuse d’agir sur les prix agricoles et cède à l’agriculture productiviste ??
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) March 23, 2022
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Pour le syndicat, la solution à la crise alimentaire qui menace ne réside cependant pas dans le « produire plus », mais dans « le contrôle du prix des céréales et l’instauration de prix solidaires ». « Les populations fragiles, qu’elles soient en France, en Ukraine, en Afrique, ne seront jamais en mesure d’accéder à l’alimentation tant que le prix du blé sera déterminé par la spéculation financière », ajoute la Conf’.