Reconnaissant la gravité de la situation, avec des intempéries « qui s'ajoutent aux nombreux incidents climatiques d'une gravité exceptionnelle » que la région Languedoc-Roussillon a subis, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a fait savoir que ses services procédaient à une « première évaluation des dégâts ». Il a promis que « les pertes seront indemnisées si les dommages impactent la récolte 2015 ou les suivantes ».
Les vendanges ont commencé en août et seulement 15 % environ des grappes restaient à récolter, a estimé Jérôme Despey, mais les vignes elles-mêmes ont été parfois très sévèrement touchées. « A l'est de Montpellier, les eaux ont emporté des pans entiers de vignes et il reste encore difficile d'accéder aux parcelles inondées », a-t-il précisé mardi en milieu d'après-midi. Ces dernières intempéries surviennent après celles subies le 19 septembre plus à l'ouest du département dans le secteur de Lamalou-les Bains. Il avait alors fallu interrompre les vendanges, a rappelé Jérôme Despey. Dans ce secteur de Lamalou, ce sont « des milliers d'hectares qui ont été inondés et des centaines d'hectares de vignes, grande culture ou arboriculture qui ont été impactés, occasionnant des pertes de fond » au-delà de la récolte de l'année, a-t-il expliqué.
Tous types d'exploitations touchées
Lundi, ce sont les hauts cantons de l'Hérault, au nord-ouest de Montpellier, et les exploitations au sud de la ville (entre Lunel et Lattes) qui ont le plus souffert à une semaine de la fin des vendanges.
Jérôme Despey, également vice-président de la Fnsea, syndicat agricole majoritaire, devait accueillir mardi après-midi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans une exploitation maraîchère de Mauguio (sud de Montpellier), dévastée : là, « 1,50 m d'eau est passé sur les serres, anéantissant les récoltes », selon lui.
Le responsable agricole entend demander à la fois un report et un allègement de charges, ainsi que la reconnaissance très rapide de l'état de catastrophe naturelle. « On en appelle à la solidarité du gouvernement pour demander que soit rapidement reconnu l'état de catastrophe naturelle et au ministère de l'Agriculture pour qu'il accélère le processus de versement des calamités agricoles », a-t-il dit. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a souhaité dans un communiqué, que les exploitants concernés puissent solliciter un « dégrèvement de taxes sur le foncier non bâti pour les parcelles touchées » et auprès de la mutualité agricole (Msa) « un échelonnement de leurs charges ». Stéphane Le Foll en a appelé aussi aux banques, pour qu'elles « prennent en compte cette situation exceptionnelle et proposent aux viticulteurs sinistrés les solutions leur permettant de passer ce cap difficile ». Ces allègements et reports avaient été demandés précédemment par M. Despey. Mais selon lui, alors que la commission des calamités agricoles qui dresse les expertises doit se réunir pour statuer le 17 décembre, « ce sera beaucoup trop tard pour indemniser les producteurs sinistrés ».
Le responsable réclame aussi un allègement des charges sociales et patronales « car ce sont des secteurs qui emploient beaucoup de main d'œuvre ».
Le département de l'Hérault est une région très agricole qui abrite toutes sortes d'exploitations, allant de la vigne aux fruits et légumes, en passant par l'élevage et les grandes cultures.