« Que les agricultrices soient reconnues comme toute femme dans notre société »

Les femmes en agriculture
Les femmes sont un atout pour l'agriculture. (©Adobe Stock)

Au Sommet de l’élevage, l’Inrae Clermont-Aura, la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes et VetAgro Sup ont organisé la table ronde « 25 % qui sont-elles ? La place des femmes en agriculture ». « Pourquoi 25 % ? Parce que c’est le pourcentage de cheffes d’exploitation dans notre région et en France également », explique Sabrina Gasser, responsable communication à l’Inrae Clermont-Aura, ayant « aussi la casquette de référente égalité/diversité pour porter ces politiques au sein de nos structures respectives ».

Comme les autres organisatrices, dont Christine Fauveau, chargée de projet et référente égalité des genres à VetAgro Sup et Laurence Richy-Mourre, responsable communication à la Draaf.

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« Les agricultrices se sont retrouvées dans la BD »

Pour initier les échanges, elles se sont appuyées sur la bande dessinée "Il est où le patron ?", rédigée et illustrée par Maud Bénézit et le collectif « Les paysannes en polaire ». « Un support intéressant, ludique et vivant, dans lequel les agricultrices se sont retrouvées », met en avant Sabrina Gasser. Participaient à la discussion trois productrices, un producteur, le directeur adjoint de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Marc Callois, ainsi qu'Anne-Charlotte Dockès, ingénieur agro-économiste, spécialiste des approches sociales et sociétales de l’élevage à l’idele. Une soixantaine de participants dans l’assistance, parmi lesquels des étudiants.

Améliorer leur reconnaissance

« Il s’agit de mettre en lumière les agricultrices pour qu’elles soient acceptées et reconnues comme toute femme dans notre société, au même titre que les hommes, rebondit Laurence Richy-Mourre. Les débats, très riches, ont montré qu’il faut encore travailler sur plusieurs points. » Le statut des exploitantes tout d’abord, car elles continuent de souffrir d’un manque de reconnaissance. « Certaines sont des ayants droit, mais des ayants droit à rien », peut-on lire dans la BD. « La possibilité de constituer des Gaec entre époux et leur transparence vis-à-vis des aides Pac ont marqué une évolution majeure », insiste-t-elle.

« Des situations restent compliquées, en particulier vis-à-vis des retraites des agricultrices », poursuit la responsable communication de la Draaf, les années travaillées mais non cotisées n’étant pas prises en compte. À l’autre bout de la chaîne, des difficultés compliquent l’installation des jeunes femmes en agriculture, en raison notamment d’un « manque de confiance en soi » et de la nécessité de faire ses preuves. « L’une des raisons pour lesquelles elles s’installent plus tard que leurs homologues masculins », pour parfaire leurs connaissances, détaille la spécialiste. Ou encore qu’elles s’orientent vers d’autres métiers.

Travailler sur la confiance en soi

« Il faut les aider à être plus confiantes et autonomes », appuie-t-elle. « Parfois, elles se forcent même à se débrouiller seules, à ne pas demander d’aide. » Laurence Richy-Mourre pointe la difficulté d’accès au congé maternité pour les agricultrices. Ainsi que « le manque de crédibilité » auquel les futures mamans peuvent être confrontées. C’est pourquoi il importe de « sensibiliser sur ces sujets dès l’enseignement agricole ». Et même dans l’éducation nationale ! Car, si les effectifs semblent équilibrés entre filles et garçons, certaines filières demeurent encore très genrées comme l’agroéquipement avec un taux de féminisation de 3 % de ou, à l’inverse, le secteur équin où il atteint 90 %.

Un plus au niveau humain, productivité et valeur ajoutée.

D’où l’intérêt de communiquer sur la place des femmes dans le monde agricole. « Elles sont un atout pour l’agriculture. Elles apportent un plus au niveau humain, productivité et valeur ajoutée. Et prennent plus facilement du recul sur la prise de décision. Il ne s’agit pas de n’avoir qu’un monde d’agriculteurs, ou d’agricultrices mais de favoriser la mixité pour casser les idées reçues et faire évoluer la société en général », conclut l’experte. « Les femmes constituent un vivier pour répondre au défi du renouvellement des générations agricoles. »

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