L e président de la République, François Hollande, ne doit pas s’attendre à un accueil chaleureux des agriculteurs lorsqu’il parcourra les allées du Salon international de l’agriculture le 21 février prochain, voire celles du Sima. C’est le message que Xavier Beulin, président de la Fnsea lui a transmis lors de leur rencontre lundi 2 février, à moins de trois semaines de l'ouverture de ces deux salons internationaux de l’agriculture et du machinisme agricole.
« Il est de mon devoir de l’informer de l’ambiance qui règne dans les campagnes. Ce n’est pas tant leur réaction vis-à-vis de la situation conjoncturelle qu’il faut redouter mais leur exaspération face un certain nombre de problèmes structurels sans solution concrète malgré les déclarations, qui vont dans le bon sens, du gouvernement ».
Les états généraux de l’agriculture de février 2014 n’ont pas apporté les réponses escomptées. La manifestation du 5 novembre dernier organisée par la Fnsea a rappelé cette absence de résultats. Une rencontre interministérielle le 17 février prochain sera l’occasion de faire de nouveau le point sur la situation et d’apporter enfin des réponses concrètes aux attentes des agriculteurs.
Xavier Beulin a de nouveau déploré auprès de François Hollande que la France mette toujours autant de zèle à surenchérir la réglementation européenne, au point de dégoûter les agriculteurs de poursuivre certaines productions. « Notre pays poursuit son décrochage par rapport aux standards européens ce qui le rend moins compétitif ».
Le programme d’agro-écologie est une occasion pour développer une agriculture de pointe qui s’appuie sur des instituts de recherches performants. Elle ne doit pas conduire encore à de nouvelles réglementations alors que les agriculteurs sont toujours dans l’attente des derniers arbitrages sur la mise en œuvre de la Pac (Ichn, aides couplées entre autres).
Une satisfaction cependant : Xavier Beulin pense avoir trouvé un allié à l’Elysée sur le compte pénibilité impossible à mettre en œuvre dans les très petites entreprises. François Hollande serait en effet favorable à une révision du dispositif.
