Paroles de lecteurs
NNI : « La filière betteravière va-t-elle rendre son dernier souffle ? »

Et vous, allez-vous ou non continuer à cultiver des betteraves ? Répondez-nous en commentaires, sous l'article. (©Terre-net Média)
Et vous, allez-vous ou non continuer à cultiver des betteraves ? Répondez-nous en commentaires, sous l'article. (©Terre-net Média)

Frédéric est « abattu ». Selon lui, avec l'interdiction des néonicotinoïdes, décidée par l'UE et la France, pour l'enrobage de semence, la culture de la betterave en France, malgré « les nombreuses sociétés au nom prestigieux qu'elle alimente, vient peut-être de rendre son dernier souffle. Il crie à la « trahison » !

« Comment compenser les pertes de rendement ? »

« À quand la tonne à 51 € comme dans certains pays de l'Union européenne pour compenser la baisse du rendement betteravier suite à la suppression des néonicotinoïdes ? », demande lau.

Encore via une usine à gaz ??

Car d'après Jean : « On va remplacer cette substance par une usine à gaz sensée indemniser les pertes. On peut faire confiance à notre administration pour établir un protocole ad hoc qui amènera, potentiellement, au bout d'un certain temps, à une pseudo indemnité si on a rempli un certain nombre de conditions imaginées par des agronomes de salon. » D'où beaucoup de questions : « Par quoi va-t-on remplacer le sucre qui manquera ? Avec quoi fera-t-on le bioéthanol ? Et tourner les sucreries ? (...) »

« L'Europe veut tuer son agriculture »

Sylvain est révolté  : « Notre pays se laisse faire ??? »

« L'Union européenne interdit, la France suit et personne ne défend les agris comme d'hab, résume Christophe. La filière va morfler... »

Dit autrement par agri27 : « Le ministre baisse son pantalon devant Bruxelles. »

« On comprend mieux pourquoi Julien Denormandie a préféré quitter son poste... Et on a voulu nous faire croire que la dérogation d'utilisation des néonicotinoïdes serait valable trois ans ?!, s'énerve aussi Emmanuel. Malgré les engagements sur les moyens de recherche mis en place, la filière betteravière française est remise en cause ! Et le ministre acquiesce !! La France est vraiment malmenée et ne pèse pas lourd !!! Dire qu'Emmanuel Macron veut relancer nos outils de production et notre souveraineté industrielle et alimentaire !!!! »

Le ministre baisse son pantalon devant Bruxelles.

Et Thierry de renchérir : « Comment enterrer un pays leader en Europe !!! (...) Merci à tous nos gouvernants technocrates !! » « L'Europe veut tuer toute son agriculture !!! », appuie Mika80.

nico demande donc que « la France interdise les colliers antipuces, les aérosols anti acariens puisqu'ils contiennent des néonicotinoïdes et sont utilisés sans aucune protection par le grand public, y compris par nos détracteurs ». 

« Laissons les autres pays produire du sucre »

Momo appelle à « ne pas faire de betterave en 2023 ». « Une année sans sucre, ça fera réfléchir !, espère-t-il. C'est pas difficile, il y a encore le temps d'implanter autre chose. (...) Ce n'est peut-être pas ce qu'ils veulent mais c'est ce qu'ils méritent. »

Pierre est plus radical : « Il n'y aura plus de sucre français », redoute-t-il.

« Laissons pousser les betteraves dans les autres pays, exhorte également No. De toutes façons, comme disent les chaînes russes : "si la France n'existait pas, tout le monde s'en ficherait". »

Et importons-le !

« C'est pas grave, on va importer du sucre de betterave aux néonicotinoïdes d'ailleurs dans le monde », confirme Salut.

« (...) Pas de problème, le Brésil nous fournira, à moins que ce soit la Russie, qui développe son industrie betteravière », acquiesce Alban.

« Nous achèterons du sucre en Allemagne et personne ne se posera la question de savoir si les semences ont été traitées aux néonicotinoïdes ou pas (...) », estime Quentin.

« En Europe, on n'a pas le droit d'utiliser des NNI en enrobage de graines, donc dans le sol, et alors que la culture est récoltée avant floraison. Mais en Allemagne, ces produits sont autorisés en pulvérisation, et sont volatiles dans l'air. Où les NNI sont-ils les plus dangereux ?? (...) », s'étonne Mika80.

« La recherche n'est pas encore prête »

Encore une fois, on met « la charrue avant les bœufs », juge jpland, employant « un ancien adage paysan ». « Bien que nous devions aller dans ce sens, quelles substances ou méthodes alternatives aux néonicotinoïdes ? », s'interroge-t-il. « Allons-nous devoir importer du sucre (de Russie, deuxième producteur mondial, défense de rire), ironise ce lecteur, ou d'ailleurs sans garantie d'absence de cet insecticide ? » Il « craint de se retrouver sans réponse et que se reproduise ce qui est déjà survenu par manque d'anticipation, comme la crise énergétique par exemple (...) ».

On met encore la charrue avant les bœufs !

Mika80 est du même avis : « La recherche n'est pas encore prête et pour le peu de variétés de betterave résistantes à la jaunisse qui seraient disponibles, la quantité de semence ne sera pas suffisante. » Il propose que « ceux qui sont pour l'arrêt des dérogations sur les néonicotinoïdes soient privés de 50 % de leur salaire ». 

L'alternative : « arrêter les betteraves »

Alban va « purement et simplement arrêter les betteraves ». « Sachant qu'une sucrerie qui ferme ne rouvre jamais », précise-t-il.

Laurent a aussi « trouvé la solution » : « ne plus produire de betteraves. »

Jérôme suggère de remplacer le sucre par « l'aspartam ».

Mieux vaut encore des jachères...

Arnaud propose plutôt « d'encaisser les aides Pac et d'aller travailler ailleurs : plein de monde cherche des travailleurs ».

Éric est d'accord avec eux : « Malgré des dizaines d'années de progrès génétique, on retourne 50 ans en arrière. Aucune profession n'accepterait ce que l'on veut nous imposer. S'il n'y a plus de dérogation, il n'y aura pas de betteraves !! » Il préfèrerait même « une jachère » : « au moins, elle ne créera pas un déficit comme en 2020. (...) »

« Je suis toujours effaré de voir comment l'Europe et la France aiment se tirer une balle dans le pied et rendre leur agriculture la moins rentable du monde », conclut Mika80.

Inscription à notre newsletter
a lire également

Déja 26 réactions