Les haies qui disparaissent en France : « Nouvelle ineptie verte »

Votre avis nous intéresse : partagez-le, en commentaires, sous l'article. (© Pixabay // Création Terre-net Média)
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« L'État a subventionné l’arrachage des haies. Aujourd'hui, il subventionne la plantation. Faire et défaire, c’est toujours travailler », déplore Massol.

Pour Alain, « le problème » vient effectivement « des remembrements », réalisés « sans raisonnement et sans aucune replantation de haies ».

Et le gouvernement « parle de ZNT le long des haies », ajoute Alexandre qui « personnellement », n'est « pas prêt d’en mettre ».

« Ce doit être la nouvelle ineptie verte ! », lance Log Farms.

« L'entretien des haies, c'est pour qui ? »

« Plantez des haies qu'ils disaient... Et l'entretien de ces haies, c'est pour qui ?, pointe moi-même. « Les rampes des pulvérisateurs détruites, à 30 000 €, c'est pour qui ? », demande-t-il encore, avant de poursuivre : « Il y aura des conflits de voisinage sur les haies à entretenir. » Et d'enchaîner : « Encore faut-il trouver des bras pour le faire vu le peu de candidats » se bousculant au portillon. Déjà 30 000 postes à pourvoir dans l'agroalimentaire ! Alors pour le bois des haies... (...) »

« Par chez nous, plusieurs kilomètres de haies ont été arrachés suite à un projet de rocade avec une emprise sur plus de 15 ha de terres agricoles, abandonné par la suite face à l'opposition des riverains », témoigne steph72. Combien ont subi le même sort  en raison de constructions « d'autoroutes, de LGV... », s'interroge-t-il. « Il ne faut pas tout mettre sur le dos des agriculteurs ! »

Autre témoignage de Gaec 3d, visiblement énervé lui aussi que ces derniers soient à nouveau incriminés  : « On se moque de qui ?! Suite aux travaux de la LGV Sud Europe Atlantique, 5 ha de bois et haies ont été arrachés, la moitié sous emprise qui devait être remplacés par 6 ha de bois. Jusqu'à présent, nous n'en avons pas vu la couleur. À qui profite le crime sur des arbres de 400 ans ? La SNCF ou RFF ont dû refaire leurs voies combien de fois en 400 ans ? L' administration ne respecte pas ses accords passés ! » Il cite un deuxième exemple : « Trois ans pour obtenir une aide de 800 € en vue de planter des peupliers en bord de Charente et maintenir les berges mais attention, avec les règles administratives d'implantation, il a fallu présenter trois fois le dossier à trois structures différentes... Ras-le-bol ! (...) »

Quid de « l'industrialisation et l'urbanisation » ?

« Et les promoteurs immobiliers qui rasent tout pour bitumer, on en parle ? C'est aux exploitants agricoles de payer la note ?! », réplique XXL.  

Bruno ne « comprend pas » l'alerte sur la disparition des haies en France, puisqu'elles « sont répertoriées et protégées dans la Pac ». Il rejoint les commentaires précédents : « (...) L'équivalent d'un département français est urbanisé, bétonné, bitumé, rendu stérile tous les 10 ans avec, au passage, la destruction de toutes les haies, pas par les agriculteurs donc et à leur détriment en plus ! Mais ce sont toujours les agris les têtes de turcs, désignées et livrées à la vindicte populaire... »

Combien de haies arrachées pour des autoroutes, LGV, logements...

Adélaïde est du même avis : « Quid de l'industrialisation et de l'étendue des villes qui ont et continuent de détruire les haies et les arbres ? Des erreurs ont certes été commises dans l'agriculture mais aujourd'hui, les exploitants ont l'interdiction d'arracher et, en plus, replantent en masse. Les autres acteurs peuvent-ils en dire autant ?? »

René appuie : « Il y a longtemps que les haies, on les entretient, alors motus ! »

« Quelle filière pour la valorisation ? »

db42 intervient : « Vous oubliez quand même une chose : beaucoup de surfaces agricoles sont exploitées sous le statut du fermage et les haies présentes ne pourront pas être valorisées par l'agriculteur car elles appartiennent au propriétaire, (...) qui souvent ne voit que la valeur des arbres et cherchera à récupérer le bois. (...) », Revenant sur « la Pac », il estime « (...) qu'il vaut mieux avoir des couverts que des haies pour répondre aux critères requis car (...), sur une prairie de plus de sept ans, les haies et bosquets ne sont même pas pris en compte. »

« (...) Les haies mises en place à un instant t peuvent devenir gênantes des années plus tard, et là tout est verrouillée, on ne peut rien supprimer, même en compensant, alerte maxens. Combien d'agriculteurs ont replanté des haies il y a quelques années, prises en charge par la Pac, et maintenant on leur dit que leur surface n'est plus primée ? Pourquoi prendre un tel risque ? (...) Mieux vaut réfléchir à deux fois avant de planter des haies et pourtant, à certains endroits, ce serait tentant. »

« Que l'on commence à construire des filières de valorisation du bois pour que la charge de l'entretien devienne un revenu possible, suggère Benjamin. Tous les établissements publics devraient se chauffer aux plaquettes de bois et toute parcelle agricole devrait se trouver à moins de 10 km d'une chaufferie et d'une plate-forme de stockage/valorisation. » Il complète : « (...) Il faudrait quelque chose d'attractif plutôt que des contraintes, sinon ça ne marchera jamais, très peu de haies seront replantées. C'est possible, des essais l'ont montré, il manque juste la volonté politique. »

Quant aux dates pour l'entretien...

Et bourg de rappeler que « les dates pour l'entretien des haies » sont « complètement arbitraires », et « décidées par qui ? Un ministre écolo ?? » « Comment entretenir des haies à partir du 15 août quand on veut semer du colza ? (...), argumente-t-il. Une absurdité de plus de nos élus... »

L'OFB, qui préconise de "proscrire la taille des haies du 16 mars au 15 août", « n'en a rien à faire que l'on tasse les sols ou les semis puisque élaguer entre un blé et un colza semé avant le 15 août, pour avoir des plantes plus résistantes, devient interdit », détaille PàgraT. « L'OFB n'en a rien à faire que cette mesure oblige les ETA et les Cuma à intervenir sur une période plus courte et donc à augmenter les coûts des interventions », met-il également en avant. « Une période de quatre mois, étalée en fonction de la précocité des régions ou des espèces les plus menacées, serait préférable, recommande-t-il. L'écologie radicale est une plaie pour l'agriculture. »

« Les dates changent tout le temps... », juge Jérôme.

« En France, tout est interdit sauf de ne rien faire... », renchérit Michel.

« Pour les agriculteurs, mais pas pour les services départementaux qui eux savent passer l'épareuse, bien ras, sur les haies côté route », nuance Clément.

« C'est surtout qu'à force, il y n'aura plus que trois jours par an où la taille des haies sera autorisée, ironise Aymeric. Pourtant les collectivités sont concernées par cette réglementation, seuls les particuliers et les parcelles qui ne sont pas dans la Pac, peuvent y déroger. »

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