Les solutions des spécialistes du travail du sol pour travailler moins et gagner plus

Des agri-essayeurs de Terre à Terre sur une ligne d'essai attendent leur tour. (© Terre-net Média)

La motivation est indéfectible. Et la météo est propice pour les prises en main sur les lignes d’essai, où sont présentés différents outils de travail du sol et de semis. Dès l’ouverture de la plateforme de Terre à Terre à Beauvais sur la ferme de Solférino, les agriculteurs, polyculteurs-éleveurs et céréaliers, sont venus chercher quelques réponses aux multiples questions qu’ils se posent sur la conduite de leurs cultures.

Un ensemble de facteurs concourent pour revoir leurs itinéraires techniques. Tout d’abord, la taille des exploitations de plus en plus grandes avec des fenêtres de travail qui laissent moins de temps à consacrer à chacune des parcelles. Mais aussi, la hausse des charges et la qualité de vie des agriculteurs, qui conduisent certains d’entre eux à revoir leurs stratégies de production.

Parmi la trentaine de stands de la plateforme, les constructeurs et les exposants venus proposer des solutions du travail du sol simplifié, connaissent un vif succès. Terre à Terre 2012 est en effet pour de nombreux visiteurs, l’occasion de confronter leurs expériences sur ce sujet et de voir comment ils pourraient l’adopter sur l’exploitation.

Trouver des solutions pour cultiver plus de terres

« Je pratique sur certaines cultures les techniques de travail simplifié du sol pour être plus efficace sur les parcelles éloignées et pour consacrer davantage de temps à mes animaux », explique David Vanheule de Buchy en Seine Maritime. Dans ses champs, l’alternance orge-colza-blé sur son exploitation repose chaque année sur un déchaumage profond et un semis direct après le passage de la herse. Comme il compte reprendre l’exploitation de son oncle Philippe Have, il doit trouver des solutions pour cultiver plus de terres sans recourir à l’emploi de salariés.

Comme chaque année, le thème de la plate forme de Terre à Terre est différent, ce sont en partie de nouveaux visiteurs et de nouveaux exposants qui font encore cette année le succès de cet évènement. « Nous sommes venus pour faire connaître notre gamme d’outils de fissuration et de déchaumage auprès d’agriculteurs motivés du nord de la Loire », explique justement Damien Schwein d’Actisol.

Pour Cyrille Geneste, directeur de Sly France, et son collaborateur Victor Leforestier, l’édition 2012 de Terre à Terre est aussi leur première expérience en Picardie. Cette nouvelle société de construction de Strip-till expose pendant deux jours son Strip Cat 2 de fabrication française. Son utilisation est une alternative aux pratiques culturales conventionnelles avec labour et au semis direct. Et sa polyvalence est tout à fait adaptée à la diversité des cultures et à la dimension des exploitations, selon le constructeur. Il permet l’implantation et la fertilisation d’une culture en un passage, sur une grande profondeur, tout en respectant la structure du sol. Cette technique importée des Etats Unis économise aussi fuel et engrais chimique. Mais quel que soit l’itinéraire cultural simplifié retenu, « on ne peut pas faire d’économies sans agronomie », défend Cyrille Geneste.

Essais de matériel sur les huit lignes de la plateforme

Du reste, une partie de la conférence de Victor Leforestier ce 13 juin, consacrée à la technique du Strip-till, exposait les règles agronomiques à respecter pour que cette technique culturale tienne ses promesses en matière de rendement dès la première année.

Pour Baptiste, Valentin, Pierre et Joffray du lycée de Sevy Berlette à Arras, la plateforme d’essai de Terre à Terre 2012 donne l’opportunité de réfléchir un peu plus à leur projet d’installation sur l’exploitation familiale, où le semis direct a été expérimenté par leurs parents afin d’implanter du blé après des pommes de terre et des betteraves.

« L’avantage certain de cet itinéraire technique est la mobilisation d’un seul chauffeur pour réaliser ces travaux. Et le travail est effectué plus rapidement avec le même rendement à la clé », assure Baptiste. Après avoir conduit sur une ligne d’essai un tracteur avec son déchaumeur à disque autoguidé par satellite et équipé par Satplan, ils programment d’autres essais de matériel sur les huit lignes de la plateforme à leur disposition pour se faire eux-mêmes leur propre avis de futur exploitant sur les différents matériels exposés. Encartés « Jeunes agriculteurs » à seize et dix-sept ans, ils ont déjà tous les trois le métier d’exploitant dans la peau.

Cyrille Geneste et Victor Leforestier de Sly France devant le Strip Cat 2. (© Terre-net Média)

Yara, leader mondial de fertilisation minérale, leur propose d’essayer un tracteur équipé d’un capteur de biomasse et de chlorophylle embarqué et relié à un épandeur électronique d’engrais pour tester l’épandage d’engrais azoté régulé en fonction des besoins de la plante. Pascal Bordes, responsable en France de la société avait décidé en mars dernier d’adhérer au concept de Terre à Terre en confiant à un agriessayeur son matériel quelques semaines avant le lancement de l’édition 2012.

Plus de 4.500 agriculteurs se sont préinscrits à la plateforme de Terre à Terre 2012. A 17 heures, ce 13 juin, 1.450 sont déjà venus malgré une météo peu propice. Pour les autres, rendez-vous demain jeudi 14 juin dès 9 heures pour essayer les matériels sur les lignes d’essai et suivre les conférences programmées jusqu’à 17 heures.