Un coup de jus et ça défane. Fruit du partenariat entre le spécialiste australien de la protection des cultures Nufarm et de la start-up d’agrotechnologie allemande Crop. zone, Nucrop a électrisé PotatoEurope. Ce système entraîne la dessication des fanes de pommes de terre grâce à l’électricité. Une solution scrutée avec intérêt par les producteurs avec la diminution des phytos autorisés.
Le Nucrop est l’alliance d’un électrolyte, contenu dans une cuve à l’avant du tracteur et pulvérisé, et d’une rampe électrique, à l’arrière, alimentée par un générateur embarqué. « L’électrolyte amplifie l’action du courant diffusé. Et les électrodes positives et négatives traînant sur la végétation diffusent un courant électrique qui électrocute les plantes et conduit à leur destruction progressive », détaille Arvalis.
La rampe affiche une largeur de 9 à 12 mètres, offrant un débit de chantier élevé. Il est possible de progresser en moyenne à 6 km/h.
Un effet positif sur la pression des maladies
Plusieurs combinaisons sont possibles, seul, après un broyage, ou avant un défanage chimique pour renforcer son action. « L’action du défanage électrique est renforcée sur les fanes broyées, note Arvalis. Et l’intervention est possible même en cas de sol humide ».
« Contrairement aux produits chimiques, Nucrop a un effet positif sur la pression des maladies dans les cultures, avance Packo Agri, qui distribue le système en Belgique. En tuant le feuillage avec un courant électrique, la propagation des agents pathogènes est limitée. Des maladies telles que la phytophthora, qui peuvent se propager à travers le feuillage et affecter les tubercules, sont mieux maîtrisées ».
Parmi les limites et points à surveiller, Arvalis note « le risque d’inflammation des fanes en cas d’intervention sur un feuillage déjà mature et desséché », « une destruction progressive » ou encore « la difficulté d’atteindre l’ensemble des tiges en cas de végétation très compacte ».
Le désherbage électrique à l’étude
Le vrai point faible serait le coût de cette technologie. « Quand un défanage chimique coûte un peu moins de 100 €/ha, le service était tout de même facturé 275 €/ha l’année dernière », détaille Coraline Dessienne, ingénieure chez Arvalis, citée par le site d’actualités agricoles Entraid.
Toujours selon Entraid, le Nucrop est en phase de développement en France : une prestation de service va être proposée, un partenariat avec la coopérative Noriap existe depuis 2023 et des pourparlers sont en cours avec une marque distributrice.
Outre le défanage, Crop. zone collabore également avec John Deere pour utiliser sa technologie électrique dans le désherbage, avec une envergure de travail bien plus élevée. Leur système Dual. Volt.24M, la combinaison d’une rampe de 24 mètres et d’un pulvérisateur traîné R900, a d’ailleurs remporté le prix Agrifuture lors du salon Agritechnica 2023.
