L'agriculture émet en France 16,4 % des gaz à effet de serre mais elle permet aussi de séquestrer le carbone dans ses sols. (©Pixabay)
Ce dimanche 8 décembre est célébrée la Journée mondiale du climat. L'occasion de faire le point sur l'impact du secteur agricole sur l'émission de gaz à effet de serre en France.
Selon les derniers Chiffres clés du climat, édition 2020 publiés par le Service de la donnée et des études statistiques (SDES) et portant sur l'année 2017, l'agriculture contribue à hauteur de 16,4 % à l'émission de gaz à effet de serre en France. Si ce pourcentage n'est pas négligeable, il se situe, contrairement à certaines idées reçues, bien en dessous de celui des transports, qui, avec 29 % des émissions de GES, représentent le principal secteur contributeur aux émissions françaises.
Répartition des GES en France par secteur en 2017. (©SDES)
D'une manière globale, en 2017, les émissions françaises de GES représentent 465 Mt CO2 éq. Elles ont diminué de 15 % sur la période 1990-2017 avec des baisses dans l’ensemble des secteurs dont l'agriculture (- 7,4 %) à l’exception des transports (+ 10 %), indique le document du SDES.
Dans son rapport annuel publié en juin 2019, le Haut Conseil pour le Climat, avait déjà noté une diminution de 8 % des émissions des GES par le secteur agricole entre 1990 et 2018. Cela résultait selon cette instance « d’une intensification des systèmes et pratiques de culture et d’élevage, d’une diminution de la taille du cheptel bovin (moins d’animaux plus productifs), d'une diminution des ventes d’azote minéral (rationalisation des épandages d’engrais azotés) et de l’incorporation d’une part croissante d’agrocarburants ».
D'ici à 2025, ce Haut Conseil anticipe une décroissance des émissions de GES du secteur agricole de 1,4 % par an.
Bientôt un label bas carbone pour les grandes cultures
Il faut dire que par rapport à d'autres secteurs, l'agriculture a l'avantage de pouvoir réduire les gaz à effet de serre qu'elle émet grâce à la séquestration du carbone par les sols. Réduire le travail du sol, introduire davantage de cultures intermédiaires, développer l'agroforesterie, les haies, le pâturage... sont autant de solutions déjà adoptées par les agriculteurs français et qui sont en plein développement. La production d'énergies renouvelables par les agriculteurs contribue également à réduire leur empreinte carbone.
- Guillaume Bruniaux et Éric Proot agriculteurs dans la Somme, avancent vers l’agriculture de conservation des sols.
- Cyril Hamot, agriculteur dans le Gers, a testé la culture en relais ou « relay-cropping ».
- Guillaume Jahan a développé l'agroforesterie : « Planter des arbres, un aspect économique mais pas que... »
- Dans les Côtes d'Armor, chez Christelle et Fabrice Charles, les vaches passent 10 mois de l'année dehors.
Les branches spécialisées en cultures de la FNSEA (AGPB, AGPM, Fop, CGB) ainsi que les instituts techniques (Arvalis-Institut du Végétal, Terres Inovia, l'Association de recherche technique betteravière et l'Institut technique de la betterave) s'engagent d'ailleurs à élaborer d'ici l'été 2020 une méthode de « label bas carbone ». Déja réalisée dans la filière élevage avec Carbon Agri, cette labellisation permet de faire « reconnaître les atouts et la contribution positive des grandes cultures dans la lutte contre le changement climatique au travers du stockage de carbone et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ». L'objectif final étant de pouvoir rémunérer les agriculteurs pour les services rendus à la planète via des crédits carbone que des grandes entreprises ou collectivités pourront leur acheter.
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