Clin d’œil au discours fondateur des États généraux de l’alimentation en 2017, la ministre de l’agriculture Annie Genevard prononcera un nouveau « discours de Rungis » le 8 décembre, afin de lancer les « conférences de la souveraineté alimentaire » prévues par la Loi d’orientation agricole.
Ces dernières ont pour objectif de réunir l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire « pour bâtir une stratégie commune et fixer, pour les dix prochaines années, des objectifs ambitieux de production et de transformation sur notre territoire », explique le ministère de l’agriculture. La ministre devra, à travers « un discours majeur », fixer le cap et appeler au « sursaut » pour reconquérir la souveraineté alimentaire.
Un « secteur assoupi » ?
Si la FNSEA a réaffirmé de son côté sa volonté de participer pleinement aux groupes de travail, le syndicat « s’étonne profondément de la forme donnée à la séquence de lancement ». Organisé en début de semaine, à un moment où les responsables agricoles sont mobilisés sur leurs exploitations ou au niveau local, l’évènement ressemble davantage à « une opération de communication » qu’à « une séquence de travail partagée », tacle la FNSEA.
Enfin, le nom de l’évènement, intitulé « Grand Réveil Alimentaire », hérisse également le syndicat qui estime que les mots laisseraient « entendre que le secteur se serait assoupi. C’est tout l’inverse : les agriculteurs n’ont jamais été endormis. Ils sont lucides, mobilisés et parfois révoltés devant l’urgence de la situation ».
Opération « Grand Réveil Alimentaire » du Gouvernement : les agriculteurs n’ont pas besoin d'un grand réveil, ils n'ont jamais dormi.
— La FNSEA (@FNSEA) November 20, 2025
La FNSEA participera aux travaux sur la souveraineté alimentaire, mais ne prendra pas part à cette opération de communication annoncée à Rungis. pic.twitter.com/lU8NKxELu8
Dénonçant une « opération de communication », la FNSEA a donc décidé de ne pas prendre part à ce Grand Réveil Alimentaire, « en concertation avec d’autres organisations professionnelles agricoles ».