Moisson
21 idées pour gagner du temps et de la sérénité

Une moisson l'esprit serein, ça vous tente ? (©Terre-net Média)
Une moisson l'esprit serein, ça vous tente ? (©Terre-net Média)

Une moisson l'esprit serein ca vous tente ?
Une moisson l'esprit serein, ça vous tente ? (©Terre-net Média)

Une moisson réussie et sereine, ça se prépare et à l’avance ! Pour être prêt le moment venu, voici une check-list de 21 conseils, préparée en collaboration avec Feiffer Consult, une entreprise allemande de conseil spécialisée dans la moisson. Si elle n’est pas exhaustive, elle devrait vous permettre d’éviter certaines mauvaises surprises pendant cette période clé de l’année.

1. Le chauffeur de la moissonneuse batteuse, un critère de réussite essentiel

Pour optimiser le débit de la machine, il importe d’avoir un chauffeur bien formé. Souvent cela permet même d’augmenter le rendement de 15 à 30 %. Dans tous les cas, une formation intensive est à prévoir avant la récolte. Un moyen de rafraîchir les connaissances et corriger les vieux comportements, devenus inadéquats. À l’idéal, chaque chauffeur doit être formé tous les 2-3 ans. D’autant que, bien souvent, les concessionnaires ou les constructeurs proposent gratuitement des formations de ce type.

2. Préparer le rallye de la récolte

Des moissonneuses ou des tracteurs immobilisés  pendant la moisson, ça coûte cher : 10 € en moyenne par minute. Une maintenance préventive de qualité est donc toujours rentable. Des entretiens et réparations vite expédiés, ou des remplacements tardifs de pièces d’usure, vous feront non seulement perdre du temps pendant la moisson mais réduiront potentiellement les gains en vous faisant sortir de la fenêtre optimale de récolte.

3. Stocker des pièces de rechange

Stocker quelques pièces d’usure indispensables est toujours payant sur le long terme. Par exemple des couteaux, des rivets, des boulons, des doigts, des releveurs, des lames de broyeurs et les vis correspondantes… Pensez aussi à vérifier la lame de rechange de la coupe et à l’actionner dans son support pour vous assurer qu’elle n’est pas collée par la poussière ou l’humidité.

4. Pensez à organiser la chaîne logistique

Le transport des grains constitue souvent le goulot d'étranglement de la chaîne de récolte, de sorte que la capacité de la moissonneuse ne peut pas être pleinement exploitée. Vidanger la trémie en bordure de parcelle entame la capacité de la machine de 20 %. Essayez de vidanger en roulant pour voir si c’est possible. Demandez également à votre concessionnaire de tester une remorque de démonstration pendant cette période.

5. Préparer les remorques

En amont de la moisson, pensez à nettoyer et contrôler l’étanchéité de vos remorques.  Attention, le seuil d’imperméabilité n’est pas le même pour les céréales et le colza ! Ayez également en tête qu’elles vont transporter des aliments pour les humains ou les animaux. Les restes d’engrais, de bois, de sable et les débris divers doivent donc être éliminés. Certaines coopératives exigent même des nettoyages certifiés aux normes Qualimat ou IDTF. N’oubliez pas non plus de vérifier que les feux fonctionnent ! 

6. Préparer les silos

Avant la récolte, il est conseillé de passer un coup de balai dans les silos. Les nids de poussière sont en effet des habitats très hospitaliers pour les charançons et autres insectes. Soyez vigilent, n’omettez pas les grilles et regards de ventilation. Et vérifiez l’étanchéité des toits,  murs, portes et portillons. Malgré tout, un traitement contre les ravageurs peut s’avérer judicieux.

7. Aménager des surfaces d’attente

Si les temps d’attente au silo de la coopérative deviennent trop longs ou si votre fosse n’arrive plus à suivre, aménager une zone tampon permet de toujours pouvoir faire fonctionner la moissonneuse batteuse.

8. Essayer avant d’acheter

Si vous songez à renouveler votre moissonneuse-batteuse, demandez à votre concessionnaire une machine de démonstration. Vous pourrez juger par vous-même de la puissance et de la qualité de battage. (N’hésitez pas à prendre une photo des grains)

Laissez l’un de vos chauffeurs participer aux tests. Une très bonne idée pour le motiver. Toutes les moissonneuses savent battre un blé mûr, mieux vaut donc les tester sur des cultures difficiles. Pour un prêt de longue durée, vous pouvez dédommager le concessionnaire de manière raisonnable. Cet argent ne sera perdu : il vous permettra d’être sûr de votre investissement, qui représente une somme non négligeable  de 150 à 500 k€.

9. Un chauffeur de rechange augmente la sécurité de votre chantier

Un chauffeur supplémentaire est toujours utile. Après 3 à 4 heures de conduite intensive, la fatigue se fait sentir et le débit de chantier en pâtit. S’il passe de 6 à 5 km/h, la capacité de la machine chute, elle, de 20 %. De plus, le chauffeur de rechange peut continuer à tourner pendant que le conducteur principal déjeune. Sans parler de l’intérêt en cas de maladie ou d’accident !

10. Utilisez des systèmes d’assistance à la conduite

Pour soulager le chauffeur et lui permettre de se concentrer sur la qualité de la récolte, rien de tels que les systèmes d’aides à la conduite. Le guidage par GPS par exemple augmente les performances de la machine de 10 % grâce à la meilleure efficacité de la coupe et la vitesse d’avancement plus élevée. Si l’engin est utilisé de manière intensive, d’autres équipements d’assistance peuvent s’avérer intéressants pour optimiser votre chantier, tels que des capteurs d’humidité ou des moniteurs de pertes. Le suivi et l’enregistrement des données télématiques vous permettront de débriefer vos chantiers après coup et de gagner en productivité pour les suivants.

11. Chargez vos applications !

Simplifiez la vie de vos chauffeurs grâce aux applications d’aide aux réglages, disponibles sur smartphone.  Chaque constructeur propose son application et Feiffer Consult dispose d’une appli générique en allemand.

12. Fixez les pertes ensemble

Accroître le débit d’une machine oblige le plus souvent à augmenter les pertes. En effet, si vous souhaitez en avoir peu, le chantier ne sera pas très rapide. C’est pourquoi il est important que l’agriculteur et le chauffeur fixent ensemble le seuil maximal de pertes autorisé. 1 % est souvent le bon compromis entre vitesse d’avancement et pertes.

13. Habituez votre regard aux pertes

La plupart des pertes observées sont moins dramatiques qu’elles ne le paraissent. Par exemple, 1 % de pertes, c’est 1 000 grains environ par m² sous l’andain avec une coupe de 7 m et un rendement de 75 q/h. Votre œil, comme votre pression artérielle, devront s’y habituer. Utilisez un système de comptage de pertes, dont le résultat n’est pas subjectif. Car à l’œil, chaque grain perdu est un grain de trop.

14. Ne battez pas le colza trop tôt

Par crainte des pertes par égrenage, le colza est bien souvent battu trop tôt. Quand le tiers supérieur des siliques est à maturité, le tiers inférieur est encore vert. Ces siliques ne seront donc pas bien battues, d’où des pertes supplémentaires. En règle générale, le colza qui reste  sur pied plus longtemps ne s’en porte pas plus mal. Le battage tardif permet d’améliorer la maturité et le taux de matière sèche. Tous les producteurs peuvent le confirmer. En conséquence, n’hésitez pas à préserver la qualité de récolte des blés précoces qui sont plus sensibles que le colza. Mieux vaut alors préserver la qualité de la récolte de blé, en le moissonnant précocement, quitte à retarder le battage du colza, moins sensible.

15. Tournez et changez les couteaux du broyeur

La qualité de travail du broyeur est essentielle pour limiter les charges et améliorer les revenus au niveau de la récolte en cours (consommation de carburant) et des suivantes (prestations agricoles). En fonction de leur degré d’usure, les couteaux doivent être retournés ou changés. Une caméra de recul ne coûte pas très cher et permet de surveiller visuellement les résultats du broyeur.

16. N’oubliez pas le carnet de bord

Mettez en place un carnet de bord. L’opérateur pourra y noter des observations (consommation, soucis mécaniques divers, débit par jour et par heure, etc.) qui serviront à évaluer le chantier à la fin de la moisson. Ces éléments serviront à préparer la récolte suivante et à planifier les éventuelles réparations hivernales. Rien n’est plus vite oublié que la récolte qui vient de se terminer.

17. Calibrez les capteurs d’humidité

Avant la récolte, comparez les chiffres que donne l’humidimètre (capteur d’humidité) situé dans sa valise  et celui de la coop. 1 % d’humidité en plus peut vous coûter jusqu’à 5 €/t. Voilà de quoi rentabiliser un aller-retour à la coop, non ? Pensez aussi à confronter les résultats des capteurs d’humidité de la moissonneuse et de la valise. Attention, avec le colza, des différences de 2 à 3 % entre appareils sont courantes.

18. Préparez les documentations

Mettez à disposition de vos chauffeurs des formulaires sur lesquels ils pourront saisir différentes informations (date, heure, parcelle, variété récoltée, etc.) afin de ne pas se retrouver à la fin de la moisson avec plein de bouts de papier froissés et illisibles. Si votre coopérative met à disposition des carnets à souche, alors c’est nickel.

19. Pensez au feu

Que se passerait-il en cas d’incendie sur votre moissonneuse-batteuse ? Ce serait la catastrophe ! Pour prévenir ce risque, équipez d’un extincteur tous les véhicules impliqués dans la récolte et de deux votre moissonneuse. Un investissement qui peut se révéler à forte valeur ajoutée !

20. Pas de passages de roues inutiles

Les tracteurs et des remorques ne doivent pas créer de nouveaux passages de roue dans la parcelle afin de limiter le tassement du sol sera ainsi réduit. C’est évident ! Encore faut-il avoir briefé vos chauffeurs sur ce point avant la moisson, non ?

21. Après la moisson !

Juste après la moisson, la moissonneuse batteuse doit être nettoyée : à l’eau avec séchage en fonctionnement ou  juste avec une balayette et une soufflette.

Ce nettoyage empêche la germination des résidus de récolte, qui attire les rongeurs. Qui, quand ils ont tout bouffé, s’attaquent aux câbles électriques... Lors du lavage, le chauffeur peut également détecter les défauts, auparavant cachés sous la poussière et la saleté. La liste des anomalies doit être discutée avec le chef d’atelier, qui doit proposer un plan de réparation avec un devis gratuit. Profitez de l’automne et de l’hiver pour les effectuer. Vous-même comme le concessionnaire serez gagnants.

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