Rappeler l’intérêt de la prévention par l’agronomie

Il n’est plus temps de le dire mais notez que le choix variétal reste un levier majeur d’optimisation dans un contexte de réduction des marges de manœuvre en matière de protection phytosanitaire. En effet, avec une variété résistante aux maladies foliaires, l’agriculteur peut envisager de retarder ou réduire la protection et les traitements. « Face au piétin-verse, à la fusariose ou à la verse, elle peut permettre de supprimer un passage, pour un gain potentiel de 30 à 60 €/ha », témoigne Jean-Yves Maufras, d’Arvalis - Institut du végétal.

Plus largement, c’est toute la prophylaxie qui permet d’alléger le recours aux produits phytos. « Pour lutter efficacement contre les maladies des céréales, il faut gérer les résistances et les intrants, donc construire sa protection bien en amont du semis. La prise en compte de certaines données parcellaires (gestion des résidus, rotation, variété) diminue la facture des applications en végétation. Si les traitements chimiques, bien positionnés, sont une réponse efficace aux maladies en végétation, ils ne doivent pas être le seul recours. L’utilité de ces « bonnes pratiques prophylactiques », qui visent à prévenir l’apparition ou la propagation d’une maladie, n’est pas toujours perçue et elles sont parfois oubliées, voire négligées, au profit d’une lutte chimique à laquelle les producteurs accordent une grande confiance. »

Efficacité des différentes techniques de lutte contre les principales maladies du blé (source : Arvalis)
Efficacité des différentes techniques de lutte contre les principales maladies du blé. (©Arvalis)

Parmi les leviers à activer, notons :

  • la rotation des cultures, une succession de blé sur blé favorisant le développement de la plupart des parasites ;
  • le travail du sol, l’enfouissement des résidus après récolte limitant la propagation des maladies ;
  • le choix des variétés. De comportements inégaux face aux pathogènes, certaines témoignent d’un bon indice de résistance, pas toujours bien valorisé en pratique ;
  • la densité de semis. Plus elle est élevée, plus les conditions du milieu sont favorables aux maladies ;
  • les dates de semis. Plus celui-ci est précoce, plus la culture est exposée aux différents cycles de multiplication du pathogène ;
  • la fertilisation azotée. Plus la dose d’azote est forte, plus la contamination sera importante. Puisque la plante gagne en vigueur et en feuillage, le champignon trouve un contexte idéal pour se développer.

Cependant, chaque maladie a ses spécificités : la fusariose se cache dans les résidus végétaux, le piétin-verse apprécie les rotations chargées en blé, le choix variétal améliore le contrôle de la septoriose et surtout celui de la rouille, etc. Les réponses prophylactiques ne sont donc pas les mêmes pour tous les pathogènes.

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