La Pac sera chamboulée par une adhésion de l'Ukraine à l'UE, avance l'Iddri

De 2015 à 2021 déjà, l'Ukraine est passée de huitième pays fournisseur de produits agricoles et alimentaires pour l'UE à quatrième.
De 2015 à 2021 déjà, l'Ukraine est passée de huitième pays fournisseur de produits agricoles et alimentaires pour l'UE à quatrième. (© Ruslan Yedemskyi, Adobe Stock)

Les discussions portant sur le volet agricole dans le processus d'adhésion de l'Ukraine à l'UE, engagé officiellement mardi, « sont réputées comme étant parmi les plus difficiles », la Pac représentant environ un tiers du budget européen et les exploitations agricoles étant particulièrement vulnérables « face à la concurrence intra-communautaire », rappelle le document.

Elles prennent encore plus d'importance avec l'Ukraine, une puissance agricole par « la taille de son territoire », « la richesse de ses terres » et « la compétitivité de certaines de ses filières sur le marché international ».

Les échanges agricoles entre l'Ukraine et l'UE se sont déjà intensifiés depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, et l'adoption d'un accord d'association entre les deux zones. L'Ukraine est passée de huitième pays fournisseur de produits agricoles et alimentaires pour l'UE en 2015 à quatrième en 2021.

L'agriculture européenne, dépendante des céréales et oléagineux ukrainiens

Les échanges ont pris une nouvelle ampleur après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. Pour soutenir Kiev dans son effort de guerre, l'UE a suspendu droits de douanes et contingents tarifaires sur des produits agricoles ukrainiens, dont certains sont arrivés en masse.

Face à l'exaspération des agriculteurs européens, des clauses de sauvegarde ont été ajoutées en mai pour réimposer des droits de douane au-delà de certains volumes de volailles, œufs, sucre, maïs, miel, avoine et gruaux.

L'agriculture européenne est désormais « dépendante des importations de céréales et d'oléagineux en provenance d'Ukraine pour nourrir son cheptel » tandis que « les exploitations européennes sont structurellement moins compétitives sur certaines denrées agricoles », note l'étude.

L'Ukraine serait le premier bénéficiaire des aides Pac

En cas d'adhésion à l'UE, l'Ukraine « pourrait devenir le cinquième pays de l'UE en nombre d'habitants », ce qui aurait un impact important sur les équilibres politiques, rappellent ses deux autrices. Et cela aurait des effets significatifs sur le budget agricole, distribué notamment en fonction de la surface agricole.

« À cadre constant, l'Ukraine pourrait recevoir entre 10 et 12 milliards d'euros d'aides de la Pac chaque année », ce qui en ferait le premier bénéficiaire devant la France, avance l'étude.

Pour « minimiser l'impact budgétaire de l'élargissement à l'Ukraine », l'Iddri entrevoit plusieurs pistes, comme « repenser le système d'allocation des aides directes de la politique agricole commune » ou « allouer une enveloppe Pac à l'Ukraine décorrélée » de sa surface agricole.

Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole

Réagir à cet article