Quelles perspectives pour les pays producteurs de pommes de terre d’ici 2030 ?

Pommes de terre
Face à une demande croissante, la France devra augmenter ses capacités de production de pommes de terre pour se positionner à l'export. (©Adobe Stock)

La production mondiale de pommes de terre a progressé au cours de la dernière décennie, tirée par l’augmentation des rendements qui sont passés, en moyenne, à 21,9 t/ha en 2018-2020, contre 19,6 t/ha 10 ans auparavant. Aujourd’hui, 20 pays représentent 80 % de la production mondiale. 5 % des pommes de terre fraîches sont échangées, ce qui représente 33 % des volumes d’échange en équivalent tonnes de pommes de terre, et un tiers des pommes de terre transformées sont échangées, représentant 54 % des volumes en équivalent tonnes de pommes de terre.

Partant de ces données, FranceAgriMer projette, dans une étude publiée en juillet, l’évolution de la consommation de pommes de terre à horizon 2030, et la capacité des différents pays à produire et exporter pour répondre à la demande.

Une consommation mondiale en augmentation

Au scénario purement tendanciel, FranceAgriMer ajoute deux variantes : « croissance et aléas », qui table sur une recrudescence des aléas climatiques avec un impact sur la production et une consommation de pomme de terre en hausse ; et « ralentissement », qui projette un ralentissement de la croissance mondiale du PIB avec des conséquences sur les échanges et la consommation de pomme de terre (fraîche et transformée).

Dans l’ensemble, la consommation mondiale devrait continuer à augmenter, grâce à une croissance de 12 % de la population globale. Elle reste tirée par l’augmentation de la consommation de produits transformés.

Le scénario tendanciel prévoit ainsi une croissance de + 70 % de la consommation de transformé sur la période ; soit un différentiel d’environ 45 millions de tonnes à produire. Le scénario « ralentissement » prévoit quant à lui une croissance de + 17 % soit un différentiel de près de 15 millions de tonnes à produire.

Une nécessaire augmentation des rendements

L’augmentation de la production, tirée par la consommation, pourrait reposer principalement sur l’amélioration des rendements. Ainsi, avec un rendement de 24 t/ha, soit un niveau qui devrait être atteint en 2030 si la dynamique actuelle se poursuit, les 45 millions de tonnes du scénario tendanciel peuvent être atteintes sans augmentation de surfaces. Mais sous réserve d’une réduction des pertes raisonnable au niveau global qui permettrait de consacrer davantage de volume de production à la consommation humaine (de 67 à 70 %), indique FranceAgriMer. De même, les 15 millions de tonnes du scénario « ralentissement » sont largement atteints « au point de se situer dans une situation de quasi-surproduction pouvant mener à des baisses de prix voire à une contraction des surfaces », précise l’analyse.

Néanmoins, si la fréquence et l’ampleur des aléas climatiques augmentent, comme le prévoit la première variante du scénario tendanciel, les rendements finiraient par stagner au niveau mondial, autour de 21,5 t/ha, ce qui rendrait indispensable une augmentation des surfaces de l’ordre de 2 millions d’hectares afin de couvrir les besoins.

Quelle place des pays producteurs ?

En 2030, deux zones prioritaires se distingueraient pour l’import, selon FranceAgriMer : les pays de l’Est asiatique, à la population importante, où les conditions de productions ne sont pas optimales pour les variétés actuelles et la culture de la pomme de terre pas traditionnelle ; et les pays du Golfe, où les difficultés d’accès à l’eau limitent les capacités de production.

À ces deux zones s’ajoutent l’Italie et le Royaume-Uni, « où la demande croît depuis des années mais où les industriels de la pomme de terre ne semblent pas réfléchir à installer de nouvelles capacités de production », précise FranceAgriMer.

En face, plusieurs pays pourraient se positionner en tant que fournisseurs. Premièrement, les exportateurs historiques comme la Belgique et les Pays-Bas, qui devraient continuer de produire, leurs installations industrielles étant largement excédentaires. En parallèle, les États-Unis « devront augmenter leurs capacités de production s’ils souhaitent maintenir leurs parts à l’export tout en répondant à une demande interne en hausse », note FranceAgriMer.

La France, l’Allemagne et la Pologne devront elles aussi augmenter leurs capacités de production si elles souhaitent se positionner à l’export tout en répondant à une demande interne en hausse, avec un remplacement du frais par du transformé.

L’augmentation de la production au niveau mondial reposera également sur les pays compétiteurs, comme la Chine et l’Inde, à condition que ces puissances investissent en conséquence, pour fournir à la fois leur demande domestique et l’export.

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