« La production de soja nationale et mondiale s'annonce record en 2014-15 (...). Au-delà de l'augmentation des surfaces cultivées, les estimations prévoient, du moins pour l'instant, que le Brésil pourrait connaître la deuxième meilleure productivité de son histoire », indique dans un communiqué le Centre d'études avancées en économie appliquée (Cepea) de l'Université de Sao Paulo. Les cultivateurs brésiliens ont semé du soja sur une superficie plus grande (+ 4,9 %) et devraient engranger en moyenne 50,4 sacs de 60 kg par hectare, un rendement dépassé uniquement lors de la récolte 2010-11.
Sous réserve d'éventuels aléas météorologiques ou sanitaires, « la production augmenterait de 11,2 %, atteignant 95,8 millions de tonnes en 2014-15 », précise le document, citant des chiffres de la Conab (Compagnie nationale d'approvisionnement). Couplée à une perspective de récolte abondante en Argentine et à la moisson record des Etats-Unis en 2014, « les stocks mondiaux de soja devraient augmenter, même si la consommation s'accroît également », poursuit le centre d'études, qui s'attend à des prix en 2015 bien inférieurs à ceux de 2014.
Une récolte moins exceptionnelle en maïs
Les chercheurs s'attendent à des chiffres moins exceptionnels pour les deux récoltes annuelles de maïs (aux alentours de 78 millions de tonnes, similaire à l'an dernier) mais prévoient néanmoins des stocks importants. « En additionnant les deux récoltes, les stocks initiaux et un peu d'importation, la disponibilité annuelle de maïs atteindrait 94,45 millions de tonnes. En ôtant la consommation interne, l'excédent atteindrait le record de 39,45 millions de tonnes », indique le Cepea dans un autre communiqué. Puisque les stocks de la céréale augmentent également dans d'autres pays, « le rapport stock final/consommation retrouve ses plus hauts niveaux depuis la récolte 2002-2003, un record en 12 ans. Les transactions mondiales devraient donc chuter », poursuit le texte.
Les contrats de soja à l'export depuis le port brésilien de Paranagua pour le premier semestre 2015 s'établissent à l'un des plus bas niveaux depuis 2010, d'après les relevés du Cepea. A la bourse de Chicago, les prix tournent autour de 10 dollars le boisseau pour les trois ans à venir, également au plus bas niveau depuis la récolte 2010-11. La probable dévalorisation du real face au dollar doit atténuer l'impact de cette baisse des cours mondiaux pour les producteurs brésiliens, selon les chercheurs. Le Brésil est le deuxième producteur mondial de soja derrière les Etats-Unis et le troisième de maïs après la Chine et le géant nord-américain.
