Dow AgroSciences réalise la moitié de son chiffre d’affaires avec ses herbicides. D’un positionnement plutôt orienté vers la protection des plantes, la firme américaine souhaite équilibrer ses activités en investissant dans les semences. D’ici 2020, Dow prévoit de doubler son chiffre d’affaires semences pour ainsi atteindre la troisième place du podium mondial des firmes opérant sur les deux marchés.
La croissance viendra cependant de l'ensemble. Coline Sicaud, responsable marketing pour Dow AgroSciences, évoque « un portefeuille de solutions phytosanitaires qui n’a jamais été aussi prometteur, au sein duquel se trouve des produits inédits pour nous, des fongicides céréales par exemple ». Quatrième semencier au niveau mondial, Dow est seulement dixième sur le marché européen, « plus difficile à travailler en l’absence de la dynamique Ogm ». En effet, la prochaine sortie prévue en semences est un Ogm qui résout les problèmes de résistance au glyphosate.
Le désherbage des céréales toujours plus complexe
S’agissant de la lutte contre les dicotylédones, « la gestion des résistances doit également être au cœur des préoccupations. En attendant, une nouvelle matière active avec un nouveau mode d’action dont l’arrivée est prévue pour 2018, Nicolas Chariot, chef de marché herbicides céréales, présente l’évolution de la formulation des herbicides Primus/ Nikos/ Starter, maintenant disponibles en granulés dispersibles. « Les céréaliers pourront l’utiliser sans interruption du 1er octobre au 31 mai, du stade 3 feuilles à dernière feuille étalée. Soit un élargissement important de la fenêtre d’application par rapport à la formulation liquide homologuée à l’automne puis au printemps. » La spécialité conserve ses atouts : large spectre antidicotylédone, efficacité par température basse, facilité d’association, sans contrainte dans la rotation. Conditionnée en bidons de 100 g, elle réduit par cinq le volume de produit à manipuler et à stocker.
Couvrir tous les segments d’utilisation des herbicides colza
Dow annonce son ambition d’accéder au rang de leader sur le marché des herbicides colza en apportant de l’innovation sur tous les segments : pré-semis, prélevée et post-levée, grâce au lancement de solutions à spectre large et aux modes d’actions alternatifs pour gérer les résistances. Benoît Dattin, chef de marché cultures industrielles, prévoit également un déploiement du Kerb Flo, premier antigraminée du marché, qui a encore du potentiel à exploiter dans le cadre d'un désherbage pensé au niveau de la rotation.
L’aminopyralide, nouvelle matière active, sera déclinée en trois produits : Ielo pour la prélevée, prévu en 2015, composé de deux molécules permettant de gérer les résistances dicots (aminopyralide) et graminées (propyzamide), un herbicide de pré/post-précoce contre graminées et dicot en 2016 et un autre de pré-semis en 2017.
Une innovation fongicide en relais des Sdhi
Dow prévoit l’arrivée d’un nouveau mode d’action fongicide sur céréales à horizon 2019 avec une gamme qui va être déroulée jusqu’en 2025. Alexander Vatelot, chef de marché fongicides et insecticides, annonce l’ambition de Dow de devenir le troisième acteur européen sur ce segment.
Le marché des insecticides, quant à lui, n’est pas épargné par une réglementation plus stricte qui limite l’utilisation de certains modes d’action et une nuisibilité grandissante des insectes qui développent des résistances. Alexander Vatelot témoigne du souhait de Dow de construire une offre globale, notamment grâce à l’arrivée d’une nouvelle molécule qui sera déclinée en plusieurs solutions et formulations à partir de 2016.
En semences, enfin, Dow AgroSciences cible trois espèces : maïs, tournesol et colza. Stéphane Seguin, directeur des ventes semences, projette de vendre 1 million de doses de semences de maïs en 2020, contre 300.000 aujourd’hui sur le continent européen, d’atteindre 500.000 doses en tournesol, uniquement sur le créneau oléique, et de s’en tenir à la filière oméga 9 en colza, avec comme objectif de proposer une réelle alternative à l’huile de palme.
