Lors de l'audience le 31 mai, le parquet avait requis de six à dix mois de prison avec sursis.
Parmi les prévenus, figurent l'ancien président de la FDSEA du Calvados et son ancien secrétaire général, qui avaient démissionné peu après la manifestation. Ils ont tout deux été condamnés à six mois avec sursis, comme quatre autres prévenus.
Les agriculteurs, qui avaient tous un casier judiciaire vierge, sont condamnés pour des dégradations au détriment d'un Monoprix, de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) ou de la préfecture. Ceux qui étaient également poursuivis pour extorsion au détriment de Monoprix ont été relaxés de ces faits.
La DDTM avait évalué son préjudice à 820 000 euros. L'administration avait été aspergée de 10 000 à 12 000 tonnes de lisier, qui s'était en grande partie infiltré dans le bâtiment, lors d'une « manifestation assez massive », selon le président du tribunal, Christophe Subts.
Une centaine de producteurs avec une cinquantaine de tracteurs avaient participé à cette manifestation, le 14 août, a-t-il rappelé. Auparavant, les manifestants avaient déversé plusieurs centaines de tonnes de déchets devant et dans un Monoprix, qui avait refusé de leur donner de la nourriture gratuitement. Le supermarché a affiché plus de 4 000 euros de dégâts.
Deux voitures de police banalisées avaient également subi des dégâts après avoir été encerclées par des manifestants.
« La France aime ses agriculteurs, mais elle vit assez mal de genre de manifestation », avait commenté le président du tribunal lors de l'audience, rappelant toutefois que ces faits s'étaient produits dans un contexte de « désarroi et de désespoir » des agriculteurs, qui réclamaient des prix rémunérateurs.
Selon l'enquête, le secrétaire général de la FDSEA d'alors avait, devant la DDTM, assuré les manifestants du « total soutien de la FDSEA ».
« Il s'agit d'un avertissement que la justice a voulu pour que soit évité tout débordement. Contester, oui, dégrader, non », a commenté jeudi le président de la FDSEA du Calvados, Patrice Lepainteur, assurant que « les conséquences » de ces manifestations n'avaient « pas été imaginées ».
Les agriculteurs n'ont pas encore décidé si ils faisaient appel, selon la FDSEA.