Sénat
Une pétition pour réglementer la chasse passe le cap des 75 000 signatures

La pétition a été lancée le 10 septembre par le collectif «  Un jour un chasseur » créé à la suite de la mort le 2 décembre dernier, d'un jeune homme de 25 ans, Morgan Keane « abattu par un chasseur alors qu'il coupait du bois dans son jardin ». Tout récemment, un automobiliste est décédé après le tir d'un chasseur, alors qu'il circulait entre Rennes et Nantes.

Selon le règlement de la plateforme e-pétitions, créée par le Sénat en janvier 2020, les pétitions ayant recueilli au moins 100 000 signatures dans un délai de 6 mois sont transmises à la conférence des présidents. Cette dernière, qui réunit autour du président LR Gérard Larcher les présidents de groupes politiques et de commissions, « peut décider d'y donner suite » par l'inscription à l'ordre du jour d'une proposition de loi, la création d'une mission de contrôle, un débat en séance publique... Une seule pétition a jusqu'ici atteint le seuil des 100 000 signatures, celle demandant la déconjugalisation de l'allocation adultes handicapés (AAH).

Pour le président du groupe écologiste Guillaume Gontard, qui a apporté son soutien à la pétition chasse, « il n'y a aucun doute sur le fait qu'elle atteindra » ce seuil. L'eurodéputé EELV David Cormand, le Parti animaliste, la Fondation Brigitte Bardot ou encore le député LFI Bastien Lachaud soutiennent également la pétition.

Elle demande notamment l'interdiction de la chasse les dimanche et mercredi, « sur l'ensemble du territoire français et sans possibilité aucune de dérogation ». Une proposition proche de celle du candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot qui veut interdire la chasse pendant le week-end et les vacances scolaires.

Aussi pour Jean-Noël Cardoux (LR), président du groupe d'études Chasse et pêche du Sénat qui rassemble quelque 70 sénateurs et sénatrices de différents bords, si la pétition devait atteindre le seuil des 100 000 signatures, « la sagesse voudrait qu'on attende l'après présidentielle » pour y donner suite.

Ce défenseur de la chasse, se dit « serein » dans l'hypothèse d'un débat au Sénat et précise avoir « quelques propositions à faire » pour renforcer la sécurité, notamment pour « éliminer les tirs rasants » lors des battues, les plus dangereux.

Pour Guillaume Gontard, « il faut sortir du débat "pour ou anti chasse" » pour « ouvrir le débat sur la question de la sécurité et du partage de la nature ». « Il y a une attente aussi chez les ruraux », souligne-t-il.

La présidence du Sénat n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet à ce stade. M. Larcher est lui-même un passionné de chasse.

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