L'USDA table sur une augmentation de 1,52 million d'hectares des surfaces dédiées au soja, soit 4,3 % de plus qu'en 2021 et 9,3 % au-dessus du total pour 2020. Dans le même temps, le ministère anticipe une réduction à peu près équivalente, soit 1,56 million d'hectares, des cultures consacrées au maïs, soit 4,2 % de moins que l'an dernier.
Le maïs est généralement semé aux États-Unis en avril et mai, tandis que le soja est lui planté un peu plus tard, en mai et juin.
« Le fait que le chiffre soit si bas pour le maïs a surpris beaucoup de gens », a réagi Alan Brugler, de Brugler Marketing and Management. « C'est très probablement une réponse aux engrais. » Les prix des engrais se situent actuellement à des niveaux historiques. Aux États-Unis, le prix au comptant des granulés d'urée, l'un des engrais azotés utilisés en agriculture, a notamment pris 70 % depuis début mars.
Or le soja requiert, en moyenne, des quantités d'engrais bien moindres que le maïs, le rapport étant de un à quatre environ.
Si les chiffres se confirmaient, les surfaces dédiées au soja dépasseraient celles utilisées pour le maïs pour la troisième fois seulement dans l'histoire des États-Unis, après 2018 et 1983.
Alan Brugler souligne que l'enquête de l'USDA a été réalisée durant les premiers jours de mars et que, depuis, le prix du maïs a sensiblement accéléré. « Donc peut-être que le ratio s'est redressé depuis en faveur du maïs. » Les chiffres définitifs de semis, qui seront connus en juin, pourraient faire apparaître « une grande différence » avec ceux de mars, a abondé Virginia McGathey, présidente de McGathey Commodities.
Les cours ont réagi à la publication et le boisseau de maïs (environ 25 kg) a pris 1,45 % jeudi, pour finir à 7,4875 dollars, tandis que le soja s'est replié de 2,74 % à 16,1825 le boisseau (environ 27 kg), les deux pour livraison en mai.
L'USDA prévoit une augmentation de 1 % des surfaces consacrées au blé, mais s'attend à un maintien quasi-inchangé de l'ensemble des terres cultivées aux États-Unis (+ 0,06 %).