Congrès de Jeunes agriculteurs 2019
Une rallonge budgétaire promise pour aider un nombre d'installations en hausse

Pour la clôture du congrès de Jeunes agriculteurs, jeudi 6 juin à Roanne, dans la Loire, Didier Guillaume s'est prêté à un exercice de questions-réponses, avec les jeunes congressistes. (©Terre-net Média)
Pour la clôture du congrès de Jeunes agriculteurs, jeudi 6 juin à Roanne, dans la Loire, Didier Guillaume s'est prêté à un exercice de questions-réponses, avec les jeunes congressistes. (©Terre-net Média)

Selon Jeunes agriculteurs, le nombre d’installations aidées, en hausse, pourrait dépasser les 6 000 projets dès 2019 et en 2020. Une évolution positive dont le syndicat s’est félicité mais qui suscitait quelques craintes. L’enveloppe budgétaire pour financer les aides et l’accompagnement des nouveaux installés est, depuis plusieurs années, calibrée sur ce chiffre de 6 000 installations. Le risque, selon JA, est donc de voir des jeunes engagés dans le « parcours à l’installation aidée » finalement sans aides, voire, de partager l’enveloppe entre tous les demandeurs, faisant ainsi baisser les aides à tous les nouveaux installés dès 2019.

Le ministre de l’agriculture, venu clôturé le congrès du syndicat jeudi 6 juin à Roanne, a assuré aux jeunes congressistes « qu’aucun jeune ne verra ses aides à l’installation baisser ». « S’il le faut, on augmentera l’enveloppe pour installer tous les jeunes qui le souhaitent avec des aides à l’installation constante », a-t-il insisté. Samuel Vandaele, président de JA, et Didier Guillaume ont, de concert, expliqué qu’ils travailleraient en ce sens dans les prochaines semaines.

Objet de ces attentions: la dotation jeunes agriculteurs, une aide financière pour le repreneur qui a été revalorisée, notamment avec l'implication des régions, financée à 80 % par l'Europe. Après 5 010 nouveaux agriculteurs bénéficiaires de ce dispositif en 2018, et environ 6 000 en 2019, pour 2020, « les pronostics sont excellents, on devrait dépasser largement les 6 000 installations aidées en France, ça veut dire qu'il y a un tremplin pour l'installation », a estimé Samuel Vandaele. « Ca veut dire qu'on va remettre encore plus de jeunesse dans la ruralité, des agriculteurs actifs dans les territoires, dynamiser nos espaces ruraux», a-t-il poursuivi, pour qui « l'agriculture est une des réponses à la crise des gilets jaunes ».

Le ministre de l’agriculture veut aussi associer le syndicat JA dans une réflexion pour « engager un grand plan de formation », « pour réorienter les programmes pour qu’ils soient plus proches de la réalité du terrain ».

Demande de dérogation pour faucher et faire pâturer les jachères

Outre cette question du financement de l’accompagnement à l’installation, le ministre, sur les nombreux points de revendications des jeunes agriculteurs, a rappelé des positions maintes fois exprimées, sans en rajouter. Face à la menace d’une nouvelle sécheresse en 2019 et du manque d’eau déjà perceptible par bon nombre d’agriculteurs, les JA lui ont demandé d’accorder la dérogation pour la fauche et le pâturage des jachères.

Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, est revenue à la charge concernant un possible accord commercial avec les pays du Mercosur. « C’est un accord toxique. Nous saurons le rappeler, y compris dans la rue », a-t-elle expliqué en tribune.

« Nous ne sommes pas contre les accords commerciaux, a rappelé le ministre. Nous sommes contre cet accord sous ses dispositions actuelles. La France mettra son veto s’il ne correspond pas à ce que nous voulons. » Mais Didier Guillaume a aussi taclé la filière bovine : « Je préfèrerai que les responsables de la filière se battent non pas pour stopper l’importation de produits que nous ne souhaitons pas, mais pour exporter nos productions là où nous pourrions le faire », détaille-t-il, citant l’ouverture du marché chinois à destination duquel seulement 6 tonnes de viande française ont été exportées.

Sanctionner rapidement les intrusions illégales dans les élevages

Suite à la diffusion d’une nouvelle vidéo illégalement tournée par l’association anti-élevage DxE dans un abattoir de la Loire, département d’accueil du congrès de JA – abattoir où, rappelons-le, aucun manquement à la réglementation n’a été constaté – le thème de l’agribashing est évidemment revenu dans les échanges.

« Quand allez-vous faire respecter notre liberté de travailler ? », a questionné Rémi Jousserand, président des JA de la Loire. « La ministre de la justice a donné instruction aux préfets de faire sanctionner rapidement ces intrusions illégales », a répondu Didier Guillaume.

Christiane Lambert a, pour sa part, remercié le ministre « d’avoir haussé le ton, à l’Assemblée nationale, face au député insoumis Bastien Lachaud. Ce dernier s’était introduit illégalement, de nuit, dans un élevage porcin avec des membres de la même association.

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