Dans son rapport trimestriel sur l'état des emblavements, l'Usda annonce comme attendu des emblavements estimés à 84,8 millions d'acres (soit 34,3 millions d'ha), « ce qui représentera un record s'ils arrivent à terme », indique-t-il.
Cette poussée spectaculaire s'est effectuée au détriment du maïs, dont les surfaces sont en baisse de 4 % à 91,6 millions d'acres (37,11 millions d'ha), « le plus faible emblavement en maïs aux Etats-Unis depuis 2010, mais le cinquième plus important depuis 1944 », nuance l'Usda.
En 2013, les surfaces de soja atteignaient 30,9 millions d'ha et celles de maïs 38,6 millions d'ha.
L'estimation des surfaces de blé est également légèrement relevée de 1 % comparé au 30 juin de l'an dernier, à 56,5 millions d'acres (22,8 millions d'ha contre 22,7) tous blés confondus. Le blé de printemps est sensiblement en hausse avec 5,1 millions d'ha contre 4,6 l'an passé.
Le marché avait anticipé cette extension du soja dont les prix sont largement favorables aux agriculteurs cette année : « Traditionnellement, quand le soja vaut 2,5 fois plus cher que le maïs c'est lui qu'on plante, or cette année, il est trois fois plus cher », note Damien Vercambre, de la société Inter Courtage. Cet écart s'est encore creusé depuis mars, date du dernier rapport.
En revanche, ce dernier s'étonne de voir les emblavements de blé en hausse et ceux de maïs fort peu réduits proportionnellement, faisant valoir que « la terre américaine n'est pas extensible à l'infini ». Il peut s'agir d'une pratique de « double culture », avec des semis de soja juste après le blé d'hiver, avance-t-il.
Quant aux stocks, dont le niveau a été également publié lundi dans un rapport séparé, ils sont supérieurs aux attentes pour le soja, avec 11,02 millions de tonnes contre 11,84 en 2013 : malgré les ventes régulières qui continuent chaque semaine, ces chiffres éloignent la perspective d'une pénurie pendant les mois d'été.
Pour Damien Vercambre, c'est une surprise « qui ouvre la porte à une possible révision à la hausse de la production 2013 », qui avait pu être sous-estimée.
Les stocks sont aussi en baisse pour le blé (16,6 millions de tonnes contre 19,54 en 2013) mais très supérieurs pour le maïs avec 97,9 millions de tonnes contre 70,2 l'an dernier.
