A quelques jours du début des salons d’élevage de la rentrée (le Space à Rennes et le Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand), Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture a choisi Terre-net Média pour s’adresser en direct aux agriculteurs.
Mardi 9 septembre, il a reçu la rédaction dans son bureau, rue de Varenne, et a ainsi participé au deuxième tchat organisé depuis qu’il est ministre de l’Agriculture en 2012.
En février 2013, lors du premier, il avait présenté les grandes lignes de la réforme de la Pac et le projet de loi d’avenir de l’Agriculture en cours de rédaction. Un an et demi plus tard, en cette période de rentrée politique et syndicale, c’est en se livrant au même exercice qu’il a défendu son bilan à mi-mandat.
Pédagogue, Stéphane Le Foll a pu apporter à la fois des éclairages sur la politique qu’il porte depuis deux ans et réexpliquer les positions qu’il défend.
Face à l’abondance des questions, toutes de qualité (plus de 170 au total), le ministre de l’Agriculture n’a pas pu répondre à chacune mais aucun sujet d’actualité n’a été écarté.
Conjoncture des marchés et revenus au centre des intérêts
Parmi les sujets redondants, citons les baisses importantes des prix des céréales et surtout des aides Pac payées en 2014. A structure constante, « la diminution de ces dernières s’explique d’abord par le redéploiement de 6 % de l’enveloppe du premier pilier vers le second pour financer un certain nombre de mesures de développement rural dont la modernisation des bâtiments », a réexpliqué le ministre pour en minimiser l’ampleur.
Stéphane Le Foll a conscience que la conjoncture des marchés n’est pas favorable pour les céréaliers car, à la faiblesse des prix s’ajoute aussi le problème de la qualité des grains récoltés auquel il faudra trouver des solutions, a-t-il expliqué. Mais les éleveurs bénéficieront de ces faibles prix pour nourrir leurs animaux, a-t-il défendu. « A condition cependant que la baisse se répercute sur l’ensemble de la filière ! »
Peu de questions posées par les agriculteurs ont porté sur la loi d’avenir qui sera définitivement adoptée jeudi prochain. « Probablement parce que son contenu n’est pas assez connu alors qu’elle apportera pourtant de grands changements dans la vie des agriculteurs », déplore un conseiller du ministre présent durant le tchat. Mais les préoccupations des agriculteurs sont de court-terme en cette période de rentrée, très portées par les questions de revenu, de trésorerie et de réglementation. Outre la question des prix et des aides, se sont invitées dans l’actualité les conséquences de l’embargo russe dont personne n’est en mesure d’apprécier l’ampleur.
En revanche, les négociations sur le traité commercial transatlantique entre l’Union européenne et les Etats-Unis ne font plus partie des préoccupations majeures des agriculteurs. Or au printemps dernier, elles avaient défrayé les chroniques !