Blé et maïs étaient aussi en forte hausse aux États-Unis, dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la bourse de Chicago. Cette nouvelle flambée surprend les analystes, en l'absence de nouvelle information concrète susceptible de faire bouger le marché.
« C'est incompréhensible. Avoir une telle augmentation chez nous, même avec la hausse à Chicago, avec la parité monétaire d'aujourd'hui n'a pas de sens », estime Edward de Saint-Denis, de la société de courtage Plantureux et Associés. Cette hausse pourrait selon lui être liée à « des jeux de couverture strictement techniques (...), des raisonnements mathématiques », selon Edward de Saint-Denis. « Il y a des gens qui estiment que, passés certains niveaux de prix, le marché doit continuer à monter, et qui poussent à l'achat », explique-t-il.
Des inquiétudes sur la situation en Ukraine
Mais le mouvement pourrait aussi être lié aux inquiétudes sur l'évolution de la crise en Ukraine. « Il y a beaucoup de commentaires un peu ironiques sur Twitter, sur ce que pourrait faire Poutine pendant le week-end, pendant que les marchés seront fermés », remarque Damien Vercambre, de la société Inter-Courtage. « S'il y avait une partition de l'Ukraine, ce ne serait pas anodin pour les marchés agricoles », estime-t-il.
Parmi les signaux qui ajoutent à la confusion : la proposition par le président de la région de Dnipropetrovsk, grande productrice de céréales, « d'étudier la question de l'interdiction temporaire de sortie des céréales en dehors de sa région », note le cabinet Agritel.
Sur le plan commercial, les pays de l'Union européenne ont exporté à ce jour 20,8 millions de tonnes de blé, selon les derniers chiffres de Bruxelles, relèvent plusieurs analystes. Un chiffre bien supérieur à celui de l'an passé à la même date, qui n'était que de 13,7 millions, rappelle Agritel. En maïs, l'UE a en revanche importé un peu plus que l'an passé, avec 8,9 millions de tonnes, contre 8 en 2013.
En France, près des trois-quarts des cultures de blé sont dans un état « bon à très bon », selon les estimations hebdomadaires de l'organisme public Céré'Obs.
En France, sur le marché de gré à gré, le prix des céréales était en hausse.