« L'argent est disponible car il s'agit de fonds européens, régionaux ou départementaux (...) (Le ministre de l'Agriculture, Stéphane) Le Foll avait annoncé que le solde de l'échéance 2015 nous serait versé fin 2016. Maintenant, on nous dit que ce sera dans six mois », a déploré Patrick Thomas, président du Cedapa, association d'agriculteurs qui développent depuis une trentaine d'années un mode de production plus autonome.
« On a amené nos factures et on demande à l'Etat de nous les rembourser. L'Etat a nos dossiers sous le coude depuis 18 mois et nous, en deux minutes, on montre que ça peut se résoudre », a expliqué à l'AFP Patrick Thomas, selon lequel l'Etat évoque un « problème de logiciel » pour expliquer ces retards.
Les agriculteurs se sont réunis symboliquement devant la préfecture de Région.
« Les retards (de paiment) mettent des fermes en situation difficile, les unes étant en changement de système et/ou en année fourragère difficile, les autres voyant les banques leur refuser des prêts de trésorerie car elles ne comprennent pas ces retards », ont expliqué dans un communiqué la Confédération paysanne et les réseaux de l'agriculture biologique, également organisateurs de ce rassemblement.
Dans un plan sur cinq ans mis en place depuis 2015 dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC), l'Etat s'est engagé à soutenir financièrement les exploitations agricoles qui s'engagent dans le développement de pratiques combinant performance économique et performance environnementale, de même que les fermes en production biologique ou en conversion.
Selon un cahier des charges précis comportant trois paliers plus ou moins importants de modification des pratiques, il s'agit par exemple, en élevage, de cultiver moins de maïs et d'entretenir davantage de prairies pour nourrir les animaux. L'ensemble de ce plan répond à l'intitulé de « Mesures agro-environnementales et climatiques » (MAEC).
Selon le ministère de l'Agriculture, il s'agit d'« un outil clé pour la mise en œuvre du projet agro-écologique pour la France » avec, pour objectifs la préservation de la qualité de l'eau, de la biodiversité, des sols ou la lutte contre le changement climatique.
Selon les organisateurs du rassemblement, la Bretagne cumule 4.694 engagements agro-environnementaux (MAEC et bio) entre 2015 et 2016, soit 11 % de la surface agricole bretonne.