Bruxelles propose 500 M€, les Vingt-huit s’interrogent

Devant la Commission européenne, les agriculteurs de l'Emb ont exprimé leur colère lundi 7 septembre 2015. (©European Union 2015 - EP )
Devant la Commission européenne, les agriculteurs de l'Emb ont exprimé leur colère lundi 7 septembre 2015. (©European Union 2015 - EP )

La Commission européenne a proposé le 7 septembre à Bruxelles, lors d’un Conseil agricole exceptionnel de l’UE sur fond de manifestations (voir encadré), une enveloppe d’urgence de 500 millions €, financée à hauteur de 370 millions € par le super-prélèvement laitier 2014/2015, dont l’essentiel, soit quelque 400 millions €, seront répartis entre tous les États membres de l’UE, selon une clef à finaliser. Objectif : qu’ils apportent un soutien ciblé à leurs producteurs de lait .

Elle n’a pas envisagé, en revanche, un relèvement du prix d’intervention de la poudre de lait, mesure réclamée notamment par la France, mais qui est loin de faire l’unanimité selon la présidence luxembourgeoise de l’UE.

La Commission prévoit également une revalorisation de l’aide au stockage privé de la poudre de lait, l’octroi de telles aides en faveur des fromages et de la viande porcine, ainsi qu’un renforcement de la promotion des produits laitiers et du porc.

Enfin, les États membres seront autorisés à verser à partir du 16 octobre une avance de 70 % sur les paiements directs . Les experts des Vingt-huit reviendront le 11 septembre sur le dossier, dont les ministres auront ensuite l’occasion de débattre de nouveau lors de leur traditionnelle rencontre informelle, les 14 et 15 septembre à Luxembourg. 

« Une forme de mépris »

Quant aux organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca), elles ont jugé que les projets de la Commission étaient « loin d’être suffisants » pour venir en aide aux secteurs en difficulté du lait et du porc. « Il est clair qu'un paquet d'aides de 500 millions d'euros est bien loin du compte pour indemniser les agriculteurs de la perte de leur principal marché à l'exportation, la Russie, qui vaut 5,5 milliards d'euros par an », a déclaré dans un communiqué le secrétaire-général du Copa-Cogeca, Pekka Pesonen.

« Les agriculteurs européens paient le prix de la politique internationale. Les prix sont inférieurs aux coûts de production dans de nombreux pays et le revenu des agriculteurs la moitié du niveau moyen », a ajouté M. Pesonen. « Il n'y a eu aucune réponse aux revendications, notamment sur l'embargo russe, que quelques aides. Je considère qu'il y a une forme de mépris», de la part des commissaires « qui ne sont plus dans la vraie vie », a déclaré Xavier Beulin, président de la Fnsea, présent à la manifestation à Bruxelles.

Pour sa part, la Confédération paysanne estime que le Conseil des ministres de l'agriculture « n'a rien fait pour les paysans » et que l'Union européenne déclare ainsi « son mépris pour les paysans ». Au contraire, estime la Confédération, le Conseil a « osé se servir de la détresse des éleveurs pour aller encore plus loin dans le libéralisme, pour accélérer encore la disparition des paysans ».

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