« Après six heures de discussion, de tour de table, au bout du compte ce qui est revenu de manière assez clair, c'est qu'on n'y voyait pas suffisamment clair, que la Commission devait préciser les choses et que pour qu'il y ait une décision politique il faut un conseil » des ministres, a-t-il lancé, visiblement frustré, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Stéphane Le Foll sortait d'une réunion extraordinaire du conseil des ministres européens de l'Agriculture , convoquée cet été à la demande de la France après l'effondrement des marchés du lait et du porc . Il a multiplié les questions à l'encontre de la Commission, qui a dévoilé son projet en début d'après-midi, un paquet destiné à la fois à soulager la trésorerie des agriculteurs et à soutenir les marchés.
Le ministre français s'est notamment interrogé sur l'origine de l'enveloppe de 500 millions d'euros et sur les conditions dans lesquelles se feront les avances aux agriculteurs sur les aides prévues par la Politique agricole commune (Pac). Il a par ailleurs regretté le fait que la Commission n'ait pas envisagé de relever le prix d'intervention à partir duquel l'UE décide d'acheter des stocks de lait en poudre et de beurre pour soutenir les cours du lait . « Nous pensons toujours que (c'est) la bonne mesure et la mesure la plus efficace », a-t-il soutenu, indiquant avoir eu une discussion « brève mais ferme » sur l'aide au stockage privé avec les experts de la Commission, qui privilégient cette option. Une dizaine d'Etats membres se sont prononcés « clairement » en faveur du relèvement du prix, a-t-il ajouté.
Les experts européens doivent se retrouver en fin de semaine pour continuer les discussions avant un nouveau conseil des ministres de l'Agriculture les 14 et 15 septembre à Luxembourg. « Les décisions (...) doivent être prises dans un cadre politique à l'intérieur du conseil (des ministres) », a plaidé Stéphane Le Foll.