Le projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt, examiné depuis mardi par l'Assemblée nationale, est selon eux « un écran de fumée qui masque le vide total de politique agricole du gouvernement ». Ce texte proposé par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll vise à renforcer la compétitivité des filières (agriculture, agroalimentaire et forêt) tout en prenant le tournant de l'agro-écologie.
D'après ces députés, sénateurs et eurodéputés, dont l'autre ancien ministre de l'Agriculture UMP Hervé Gaymard, le projet de loi se résume à « de grandes déclarations de principe » et « ne palliera pas la faiblesse (du) ministre de l'Agriculture, qui semble se préoccuper davantage du Parti socialiste que de l'avenir des paysans français ». Ils demandent à Jean-Marc Ayrault « de veiller à ce que toutes les normes environnementales adoptées en France correspondent strictement aux textes européens, ni plus, ni moins, sans chercher à les anticiper ou à les durcir sur le plan national ». Ils suggèrent aussi « de simplifier radicalement le droit des installations classées, afin de favoriser leur regroupement rapide et soutenir ainsi le démarrage des jeunes agriculteurs dans leur vie active », et de veiller à ce que les administrations en général « simplifient la vie des producteurs, au lieu de la compliquer ».
En outre, « nous vous demandons de rétablir la baisse des charges dans le secteur agricole, qui avait été mise en place par le précédent gouvernement » et « de soutenir la mise en place de la contractualisation dans le secteur laitier, qui est la seule réponse à la fin des quotas et à la concurrence européenne farouche qui en résultera », plaident-ils à l'attention du Premier ministre. « Assez de lois. Des décisions ! », lancent ces parlementaires de l'opposition.
L'UMP a déposé plus de la moitié des quelque 1.500 amendements au texte débattu jusqu'à la fin de la semaine au Palais-Bourbon.