Deux campagnes à la suite. Après 2013/2014, celle de 2014/2015 n’augure encore rien de bon. Les rendements sont élevés puisque les conditions climatiques ont été propices ces derniers mois pour assurer un excellent développement des plantes après un printemps sec.
Avec plus de 4.000 grains par m2, les rendements seraient compris entre 10 et 10,5 tonnes par hectare. Au niveau national, la production française de maïs serait supérieure à 17 millions de tonnes (Mt), un niveau record. Mais ces très bonnes performances s’ajoutent à celles observées dans l’ensemble des grands pays producteurs de maïs. Les Etats-Unis récolteraient près de 356 Mt et l’Ukraine 26 Mt. Selon l’Usda, la production mondiale est attendue à 988 Mt. Une récolte pléthorique qui s’ajoute en France, à celle de blé déclassé.
Dans ce contexte, le prix de la tonne de maïs perd chaque jour du terrain. A 145 € à échéance novembre, elle ne serait payée que 100/110 € au producteur, frais d’affrètement et de séchage déduits. Un prix largement inférieur au coût de revient estimé entre 160 € et 170 € la tonne, rémunération comprise. Et cette année, les aides Pac, elles aussi en baisse en moyenne de 9 % par rapport à leur montant payé en 2013, joueront moins leur rôle d’amortisseur qu’à l’accoutumée.
En fait, ce sont les ateliers d’élevage des exploitations productrices de maïs qui pourraient profiter le mieux de la conjoncture des prix.
De nouveaux débouchés énergétiques
Ceci dit, les exploitations spécialisées en maïs seront, comme en 2013, peu nombreuses à dégager un revenu cette année. Et l’avenir reste sombre faute de débouchés. Il est temps de trouver de nouveaux débouchés énergétiques au maïs.
Par ailleurs, l’environnement réglementaire reste très contraignant. Il ne prend pas en compte la spécificité de la maïsiculture malgré les discours de bonne volonté du président de la République, François Hollande, de Manuel Valls, premier ministre ou de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a déclaré Christophe Terrain, président de l’Agpm.
Celui-ci déplore que la pratique du mulching ne soit pas associée à une culture de diversification. Et il attend toujours les règles précises sur l’implantation des cultures intermédiaires qui peuvent, elles, être associées à la rotation des exploitations et à la diversification de leurs productions. Alors que les cultures de maïs doux et grain ne sont assimilées qu’à une seule production en matière d’assolement.
Décidément, la réforme de la Pac « n’est pas une solution pour préserver les modèles agricoles français, et en particulier le modèle maïsiculteur riche en emplois », déplore Christophe Terrain. Il se demande même s'ils survivront aux changements qui leur sont imposés.