« On continue à observer une très forte demande pour le soja, avec des chiffres sur les exportations hebdomadaires qui ont encore dépassé les attentes », à plus de 500.000 tonnes, a noté Bill Nelson de Doane Advisory Services. Le marché américain est aussi favorable à l'oléagineux en raison du froid aux Etats-Unis, « qui accentue les besoins de nourriture du bétail, en particulier en farine de soja, afin de maintenir leur température corporelle », a-t-il ajouté.
De plus, le ministère américain de l'Agriculture (Usda) a soutenu les prix du soja en publiant des estimations très inférieures aux attentes du marché sur l'étendue des plantations en 2015 aux Etats-Unis, à l'occasion de sa conférence annuelle de deux jours sur ses perspectives. Les experts de la maison de courtage Allendale se faisaient toutefois l'écho des doutes du marché sur le fait que les surfaces plantées soient inférieures de 200.000 hectares à celles de 2014.
Par ailleurs, « pour le soja, comme pour le maïs, le marché surveille le temps en Amérique du sud, où les cultures se développent et où les conditions restent favorables », ce qui laisse entrevoir une offre très élevée, a ajouté Bill Nelson. En légère baisse, le marché du maïs a peu évolué, faute d'actualité, et a souvent suivi les fluctuations du dollar, dont la force pénalise les exportateurs américains, et des cours du pétrole, actuellement très erratiques, qui influencent beaucoup l'ensemble des matières premières. « Les échanges vont rester surtout techniques d'ici l'approche de la saison des semis, au cours de laquelle les conditions météorologiques gagneront en importance », a prévu Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.
Annulation de commandes de l'Egypte
Le blé, enfin, a chuté face à des incertitudes sur la demande internationale, en premier lieu à cause de l'attitude de l'Egypte, qui a annulé à deux reprises une commande auprès des Etats-Unis. « Depuis un moment, on croyait à des ventes vers l'Egypte, mais finalement le pays a jugé que le blé américain était trop cher et s'est tourné vers d'autres fournisseurs », a noté Bill Nelson. En fin de semaine, la France a vendu 180.000 tonnes de blé à l'Egypte, 1er importateur mondial, et la Roumanie 60.000 tonnes. Toutefois, le marché du blé trouvait un peu de soutien dans « les tensions qui s'aggravent en Ukraine » et les craintes sur les cultures américaines, liées au froid et au manque de précipitations, a noté Dewey Strickler.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, toujours le plus échangé, s'est établi à 3,8525 dollars contre 3,8725 dollars vendredi dernier. (- 0,52 %) Le boisseau de blé pour mai, le contrat désormais le plus actif, a terminé à 5,0700 dollars contre 5,2925 dollars en fin de semaine dernière (- 4,20 %). Le boisseau de soja pour livraison en mai, lui aussi le plus échangé, coûtait 10,0225 dollars contre 9,9475 dollars il y a une semaine (+ 0,75 %).
