En ce qui concerne le soja, dont le prix est resté stable mercredi, Jason Britt, chez Central State Commodities, a noté que « le temps est trop sec, et cela devrait soutenir les cours à une période de l'année où on voudrait voir les gousses se gorger d'humidité ». Toutefois, « les investisseurs s'inquiètent pour l'évolution des marchés d'actions », notamment en Chine, grande consommatrice, ce qui empêche les cours de décoller. Chez Price Futures Group, Jack Scoville notait aussi une corrélation avec le marché du pétrole, en baisse mercredi, tout en exprimant lui aussi des inquiétudes pour la sécheresse : « des pertes de rendement sont possibles dans l'est de la région du culture », a-t-il noté.
Pour l'instant, la maison de courtage Allendale, qui vient de terminer de sonder ses clients, a fourni une estimation de rendement un peu plus plus faible que l'estimation optimiste fournie le mois dernier par le ministère de l'Agriculture (Usda), qui avait entraîné les cours en baisse. Par ailleurs, « si la pluie ne revient pas d'ici lundi, la qualité du soja et du maïs pourrait baisser », a aussi noté Jason Britt. Mais Jack Scoville était plus circonspect sur l'impact en termes de rendements du maïs : « beaucoup de maïs est déjà arrivé à maturité, donc le potentiel de grandes pertes de rendement est pratiquement nul ». Allendale estime que les rendements du maïs seront proches des prédictions fournies par l'Usda, et un peu supérieurs à ceux sur lesquels tablent jusqu'à présent les investisseurs. Mais fondamentalement, « la demande globale (en maïs) est faible, et la confusion des marchés cette semaine ne va pas contribuer à l'améliorer », a noté Jack Scoville.
Quant au blé, dont la moisson est pratiquement terminée, il ne trouvait aucun motif de rebond. « Il s'est dit que des spéculateurs avaient vendu du maïs pour acheter du blé, mais ça a l'air fini », a dit Jason Britt, notant également la pression représentée par le regain du dollar, alors que le blé américain coûte déjà plus cher que la production d'autres régions du monde, en particulier l'Europe de l'est. « C'est habituellement à cette période de l'année que les cours du blé sont au plus bas », a noté Jack Scoville, et « on ne voit pas de raison réelle pour attendre un rebond alors que tout le monde dit que les réserves mondiales sont abondantes ».
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a terminé la séance de mercredi à 3,6750 dollars, contre 3,6900 dollars mardi soir. Le boisseau de blé pour décembre, également le plus actif, valait 4,7900 dollars contre 4,8625 dollars précédemment. Le boisseau de soja pour novembre, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,7400 dollars, comme mardi.