« Il n'y a pas de raison de se comporter en héros » à la veille d'un rapport presque assuré de faire évoluer le marché, a résumé Jack Scoville, de Price Futures Group, demandant de « ne pas tirer trop de conclusions » de cette journée d'échanges. Selon la maison de courtage Allendale, le rapport du ministère de l'Agriculture (USDA) sur l'offre et la demande pourrait cependant être de nature à faire monter les cours, à en croire le consensus des spécialistes. La moyenne des prévisions table sur des stocks de maïs en recul par rapport à la précédente estimation, avec un scénario similaire pour le soja ainsi que le blé.
Toutefois, a indiqué Jack Scoville, « on entend parler de très forts rendements lors des moissons des dernières semaines, surtout pour le soja, un peu moins pour le maïs », a-t-il dit, ce qui laisse planer la menace d'une mauvaise surprise dans les chiffres devant être publiés vendredi. Les experts d'Allendale estiment pour leur part que le déclin des surfaces cultivées, pour cause d'intempéries printanières, est au moins partiellement compensé par la qualité des rendements.
Dans ce contexte, le marché a peu réagi aux chiffres hebdomadaires sur les exportations. Certes, Allendale a noté que les ventes de soja dépassaient les attentes, mais il reste que « les ventes de la campagne commerciale qui a débuté le 1er septembre sont en repli de 26 % par rapport à la même période l'année dernière ». Les ventes de maïs et de blé sont « anémiques », a noté Jack Scoville. Allendale a précisé qu'elles étaient largement inférieures aux attentes pour le maïs, qui accuse un retard de 28 % par rapport à l'année dernière, et conforme aux attentes pour le blé, ce qui n'empêche par un retard de 18 %.
Par ailleurs, « le temps est favorable » aux travaux des champs, qu'il s'agisse des moissons qui progressent rapidement, ou des premiers semis de blé d'hiver qui interviennent « dans les meilleures conditions qu'on ait vu depuis des années », selon Jack Scoville, avec des sols souffrant beaucoup moins de la sécheresse que précédemment.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a terminé à 3,9125 dollars, contre 3,9575 mercredi. Le boisseau de blé pour décembre, également le plus actif, valait 5,1150 dollars contre 5,1675 dollars précédemment. Le boisseau de soja pour novembre, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,8125 dollars, contre 8,9100 dollars auparavant.