Au lendemain d'une nette chute des cours mise sur le compte de la déprime des Bourses et du marché du pétrole, le soja a provisoirement tenté une petite hausse en séance, mais pour Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisors, aucune raison fondamentale n'est venue la consolider. « Ce qui se passe, c'est qu'on n'a juste pas d'actualité positive pour le moment », a-t-il ajouté, alors que dans un contexte de réserves et de productions mondiales élevées, « on s'inquiète de la mollesse de la demande, particulièrement à l'exportation ». Les analystes de la maison de courtage Allendale évoquaient quant à eux la prudence des investisseurs, à la veille d'une conférence de deux jours organisée par le ministère de l'agriculture américain (USDA).
Jeudi l'USDA doit donner une première estimation des surfaces qui seront cultivées en soja, maïs et blé, mais selon Dewey Strickler, cette estimation se fondera sur des outils statistiques, ce qui relativise fortement sa fiabilité et donc son potentiel d'influence sur le marché.
Vendredi l'USDA devrait fournir une estimation de l'offre et et de la demande. « Ça ne devrait pas vraiment changer la dynamique du marché, sauf peut-être dans les deux ou trois jours qui viennent », a assuré Dewey Strickler. La plupart des analystes attendent surtout la publication fin mars des intentions de semis exprimées par les agriculteurs. Allendale a cité une synthèse des estimations d'analystes sondés par l'agence Reuters, laissant attendre une augmentation des surfaces de maïs et de soja et une diminution des surfaces de blé par rapport à l'année dernière.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, devenu le contrat le plus actif, a terminé la séance mercredi à 3,6450 dollars, contre 3,6675 dollars mardi. Le boisseau de blé pour mai, également le plus actif, valait 4,5125 dollars contre 4,5575 dollars la veille. Le boisseau de soja pour mai, lui aussi le plus échangé désormais, coûtait 8,7225 dollars contre 8,7300 précédemment.