En représailles aux sanctions commerciales américaines, la Chine a fait part de son intention d'imposer des droits de douane à hauteur de 25 % sur les achats de soja produit aux États-Unis. Or le pays en est le plus important acheteur : il en a commandé 12 milliards de dollars en 2017, ce qui représente environ 30 % de la production américaine. Le prix de l'oléagineux a brusquement chuté d'environ 5 % à Chicago après l'annonce de Pékin, avant de se reprendre et de terminer en baisse de 2,19 % : le boisseau de soja pour livraison en mai a fini à 10,1525 dollars contre 10,3800 dollars mardi soir.
« Après une réaction épidermique, le marché a modéré sa position car il est encore fort possible que la menace de la Chine ne soit pas mise à exécution », a réagi Bill Nelson de Doane Advisory Services. De plus, même si les taxes étaient vraiment mises en œuvre, cela ne réduirait pas forcément drastiquement la demande pour le soja américain, a-t-il estimé. La Chine, qui a toujours besoin de soja pour ses élevages, pourrait se fournir plus auprès du Brésil et de l'Argentine. Mais d'autres pays pourraient par ricochet se tourner vers les États-Unis.
Par ailleurs, a noté Steve Georgy d'Allendale, le ministère américain de l'agriculture a encore fait état en début de journée d'une commande de 129 000 tonnes de soja par la Chine. Un signal « qui crée de la confusion », selon lui. Le maïs et le blé, qui ne sont pas directement concernés par les sanctions commerciales chinoises, ont principalement pâti de la chute du soja. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a terminé mercredi à 3,8100 dollars contre 3,8850 dollars mardi à la clôture (- 1,93 %). Le boisseau de blé pour mai, également le contrat le plus échangé, a clôturé à 4,5575 dollars contre 4,5750 dollars la veille (- 0,38 %).