Affectée depuis plusieurs mois par le manque de précipitations, la qualité de la récolte d'hiver s'est détériorée au cours des derniers semaines. « Même si on a eu quelques pluies dernièrement et qu'il est prévu des averses dans les prochains jours, le marché se demande quelle est l'étendue des dégâts », estime Jason Roose de US Commodities. Il est régulièrement question de dommages causés par le gel sur les épis » mais il est encore trop tôt pour déterminer leur ampleur », confirment les analystes de CHS Hedging. « On en saura sans doute plus la semaine prochaine avec la tournée (de spécialistes) prévue sur place et en attendant, le marché monte un peu pour se protéger en cas de mauvaises surprises », avance Jason Roose.
En ce qui concerne le maïs et le soja, « même si la météo est désormais beaucoup plus favorable à la progression des semis, on a pris pas mal de retard», observe le spécialiste. Les agriculteurs devraient pouvoir le rattraper rapidement grâce à leur matériel de plus en plus sophistiqué mais « le marché reste nerveux et accorde une petite prime de risque aux cours du maïs et du soja au cas où d'autres éléments pouvant affecter les rendements surgiraient », note Jason Roose. Les acteurs du marché agricole restent aussi sensibles aux évolutions sur les autres marchés financiers, bousculés ces derniers jours par la montée du taux d'emprunt des États-Unis à 10 ans au-dessus du seuil symbolique des 3 % pour la première fois en quatre ans. Ce chiffre est important car il influence les taux de crédit accordés aux entreprises, aux particuliers et aux municipalités. La fébrilité provoquée sur les places boursières par la progression des taux peut d'une part conduire certains investisseurs à favoriser les actifs agricoles, considérés comme moins sensibles à l'inflation, estiment les analystes d'Allendale. La hausse des taux peut également affecter directement les agriculteurs, qui pâtissent déjà d'une baisse de leurs revenus, en rendant plus chers leurs emprunts, remarquent-ils.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat le plus actif actuellement, a terminé mercredi à 3,9575 dollars contre 3,9000 dollars à la précédente clôture. Le boisseau de blé pour juillet, également le contrat le plus échangé, a fini à 4,9900 dollars contre 4,8425 la veille. Le boisseau de soja pour la même échéance, également le contrat le plus échangé, a clôturé à 10,3925 dollars contre 10,34000 dollars mardi.