Le Gasc, organisme d’État qui gère les achats de céréales en Égypte, a réservé 180 000 tonnes de blé russe le 1 er novembre, à 332,55 $/t. C’est environ 80 $/t de plus que ce qu’a prévu le gouvernement dans son budget, souligne l’analyste Andrey Sizov sur Twitter. Quelques jours plus tôt, le pays avait acheté 360 000 tonnes à ses principaux fournisseurs, pour environ 327 $/t. Il a plusieurs fois annulé des appels d’offre ces dernières semaines, à cause de prix jugés trop élevés.
SUNSEEDMAN/Ankara, 01 Nov 2021: Egypt's GASC has booked 180 kmt of Ruskie ( interestingly still competitive albeit huge export taxes ) Wheat as 11-20 Dec and payment at sight. pic.twitter.com/hqCYWRaH8K
— VEYSEL KAYA (@SUNSEEDMAN) November 1, 2021
Cette hausse des prix à l’importation fait monter la pression sur les finances du pays, détaille le journaliste Amr Emam dans un article paru sur www.middleeasteye.net. Des finances déjà mises à mal par les taxes à l’export instaurées par la Russie, l’un des plus importants fournisseurs de l’Égypte.
S’ajoute à cela une mauvaise récolte de printemps : « le réchauffement climatique a causé des ravages massifs à la production agricole », souligne-t-il, poursuivant : « Tout cela a été une très mauvaise nouvelle pour l'Égypte, le plus grand importateur de blé au monde ». Sans compter que le gouvernement envisage de réduire les subventions au pain.
Tandis que « les prix de certains produits de base sur le marché local ont déjà bondi de plus de 50 % » ces dernières semaines, certains « appellent à protéger des dizaines de millions d’Égyptiens vulnérables contre une nouvelle vague inflationniste » et alertent : des mouvements de colère pourraient se manifester dans la rue.
Avec les cours actuels du blé sur le marché mondial, « la facture d’importation de blé de l’Égypte augmentera de près d’un milliard de dollars si elle en importe autant au cours de cet exercice que l’année dernière », évalue Amr Emam.
Pour atténuer l’impact de la hausse des prix internationaux, le pays a pris des mesures, encouragent financièrement ses agriculteurs à cultiver davantage de blé pour la saison à venir. Le journaliste indique aussi que Le Caire va solliciter une banque d’investissement internationale, chargée de signer des contrats de couverture d’importation de blé. L’objectif : protéger l’Égypte des fluctuations de prix à venir.