A lors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie bouleverse les marchés agricoles mondiaux et fait exploser les prix des matières premières, plusieurs pays producteurs prennent des mesures pour garantir leur sécurité alimentaire et limiter l’inflation intérieure.
C’est notamment le cas de la Hongrie : le 4 mars, son ministre de l’agriculture a annoncé que le pays interdisait totalement les exportations de céréales. La Hongrie produit environ 5,26 Mt de blé par an en moyenne quinquennale, soit un peu moins de 4 % de la production totale de l’UE-27. Au 27 février, elle avait exporté 127 000 tonnes.
La Moldavie, dont la production est bien moindre (1,3 Mt en 2021), suspend de son côté les exportations de blé entre le 1er mars et le 24 avril : « Nous sommes à la limite des stocks nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire », a déclaré la Première ministre Natalia Gavrilita.
Ailleurs en Europe, la Bulgarie pourrait elle aussi prendre des mesures protectionnistes. Pour renforcer ses réserves de céréales, l’État prévoit d’acheter environ 1,5 Mt de blé pour assurer les besoins intérieurs pendant un an, rapporte l’agence Reuters.
Alors que les opérateurs relèvent une demande croissante en blé bulgare, les contrôles douaniers se sont intensifiés la semaine dernière et ont ralenti les chargements des navires céréaliers. Certains producteurs voient là une tentative officieuse de limiter les exportations et craignent l’imminence d’une interdiction officielle.
La Bulgarie a récolté 7,1 Mt de blé en 2021. Entre le 1er juillet 2021 et le 27 février, elle en avait exporté 1,66 Mt.
En Ukraine, un décret publié dimanche introduit des restrictions aux exports de blé et d'autres denrées agricoles : ils sont désormais conditionnés à une licence décernée par le gouvernement.