L’ Ukraine pourrait bientôt ne plus savoir quoi faire de ses grains, a expliqué lors d’un webinaire Maksym Kharchenko, analyste des marchés pour UkrAgroConsult et spécialiste des questions logistiques : « la capacité de stockage inquiète les agriculteurs et pourrait influencer leurs décisions de semis à l’automne prochain, notamment dans les zones productrices de blé d’hiver ».
Sachant que 15 % du stockage total de l’Ukraine est actuellement situé en zone occupée, UkrAgriConsult estime que « la disponibilité actuelle est de 50 Mt, dont 5 Mt dans les ports ». Maksym Kharchenko juge que c’est « assez pour stocker la récolte d’orge et de blé ».
Harvest 2022, Ukraine. pic.twitter.com/MB6hdVW8t6
— Altavista ???????? (@na_intel) July 2, 2022
Mais entre la lenteur des exports, les stocks importants de fin de campagne et les silos endommagés ou bloqués par l’occupant russe, « la récolte de tournesol, en septembre, va déjà provoquer un manque de place dans les silos ».
La situation pourrait devenir critique en décembre, après la récolte de maïs, et ce déficit pourrait passer de 10 à 15 Mt.
Des méthodes alternatives de stockage pourraient résoudre en partie le problème, comme les « silo bags » (d’immenses sacs de stockage en polyuréthane) ou les containers à céréales.
Mais le temps risque de manquer pour répondre au besoin. Le fabricant australien Silobags a ainsi déclaré qu’il n’accepterait aucune commande ukrainienne faute de pouvoir livrer avant la récolte.