Depuis 1995, l’agriculture biologique n’a cessé de progresser en France, doucement mais sûrement. Elle s’étend aujourd’hui sur plus de 1,57 million d’hectares représentant 31 880 fermes (surfaces certifiées et en conversion totale). Pascal Gury, président du groupe bio Intercéréales, Terres Univia, explique que les grandes cultures sont concernées mais que « la conduite en bio représente seulement 2,5 % (350 000 hectares) de la sole grandes cultures en 2016, et 11 000 exploitations ».
« L’année dernière, la filière a cependant établi son record de production avec 348 731 tonnes de grains bio collectées, poursuit-il, soit un bond de 18 % par rapport à 2015. C’est pourquoi, les collecteurs s’organisent afin de stocker et valoriser au mieux ces nouvelles productions. » Aujourd’hui, 150 organismes stockeurs s’ajoutent au stockage et/ou transformation à la ferme pour autoconsommation et/ou vente directe, très fréquents en agriculture biologique. La production est valorisée sous différentes formes : grains écrasés (farines), grains, graines et tourteaux incorporés dans les aliments du bétail, graines triturées (huiles), graines de soja et légumes secs.
Les produits finaux sont ainsi très diversifiés : pains, biscuits, céréales, huiles, boissons végétales et produits d'élevage... Une centaine de moulins et 20 fabricants d'aliments pour animaux consomment chaque année plus de grains (300 398 tonnes en 2016, + 11 %). La vague de conversions en grandes cultures semble s’accélérer : 870 fermes en 2015 représentant 69 000 hectares, dont 24 000 ha en Midi-Pyrénées, même rythme en 2016. « La filière doit donc anticiper ces évolutions et investir dans de nouvelles capacités de stockage et de transformation. Elle cherche à atteindre l’autosuffisance en blé meunier d’ici 2018, limiter les importations de tourteaux encore très importantes, pour répondre à une demande en forte croissance des consommateurs. »